Sahara: «aujourd’hui, il y a consensus autour de l’autonomie et de la solution politique», soutient la sénatrice française Hélène Conway-Mouret

La sénatrice française Hélène Conway-Mouret.

Le 02/11/2023 à 15h44

VidéoLa sénatrice française Hélène Conway-Mouret, membre du Parti socialiste et de la commission des Affaires étrangères du Sénat, vient d’achever une visite de travail au Maroc où elle a plaidé pour un règlement politique du conflit du Sahara. Une issue qui passe par le plan d’autonomie sous la souveraineté du Royaume.

«Faire vivre la diplomatie parlementaire et continuer à travailler à tous les niveaux éducatif, culturel, économique...». Dès l’entame de l’entretien avec Le360, Hélène Conway-Mouret a tenu à expliquer les motivations de son voyage au Maroc qui a commencé jeudi dernier.

«Au niveau politique, a-t-elle regretté, il y a un froid entre le Maroc et la France. Je suis ici pour le dégel de cette relation. Je pense qu’il est très important que nous continuions à nous parler, car il y a une grande volonté de part et d’autre de travailler ensemble et de dissiper les difficultés».

Au sujet de la cause nationale, la militante du Parti socialiste français a rappelé que depuis 2007, «la position de la France a été très claire puisqu’elle était alignée sur celle du Maroc, à savoir l’autonomie».

Hélène Conway-Mouret a néanmoins évoqué les nuages qui assombrissent actuellement les relations de la France avec le Maroc. Elle dira à ce propos que «parfois sa position (la France, NDLR) n’a pas été aussi claire que ce qu’elle a pu être au sujet de la résolution 2703 du Conseil de sécurité de l’ONU». Et de préciser: «aujourd’hui, il y a un consensus et la France s’exprime en faveur d’une solution politique et diplomatique».

La sénatrice a mis en exergue «la condamnation unanime des obstructions, faites par le Polisario, de la mobilité et du ravitaillement du personnel onusien». Selon elle, cette condamnation a été également exprimée par la Russie et le Mozambique, les deux pays qui se sont abstenus. «On voit bien, a-t-elle poursuivi, qu’il y a un consensus autour d’une solution politique et c’est ce que le Maroc a toujours défendu (…) Aujourd’hui, tout le monde est d’accord pour la solution politique».

«La France a toujours, quels que soient le président et les partis politiques au pouvoir, suivi une ligne qui privilégie une solution politique». Et de conclure que cette ligne a évolué positivement. «Aujourd’hui, la position de la France est claire, l’expression a été sans ambiguïté, celle de défendre une solution politique».

Par ailleurs, la socialiste ancienne ministre déléguée chargée des Français de l’étranger dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, sous la présidence de François Hollande, a visité les régions sinistrées par le séisme du 8 septembre 2023. Elle a notamment visité le village Amizmiz.

L’organisation marocaine des secours, a-t-elle observé, a été «impeccable». «Les autorités marocaines ont réagi de façon ordonnée. J’ai visité des villages où j’ai constaté que la population est en sécurité», a conclu la sénatrice qui était accompagnée, lors de l’entretien, de Mohamed Ziddouh, président du groupe d’amitié parlementaire Maroc-France de la Chambre des conseillers.

«Il est temps que la France fasse évoluer sa position en faveur de l’intégrité territoriale du Royaume», a déclaré de son côté Mohamed Ziddouh en mettant en relief le rôle que joue le groupe d’amitié parlementaire franco-marocain pour atteindre cet objectif. «On demande à la France une position plus claire et décisionnelle au sujet de la cause nationale», a dit le conseiller parlementaire marocain, se référant au récent vote de la France en faveur de la résolution 2703.

Pour rappel, Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France auprès des Nations unies, a exprimé le soutien de Paris au plan d’autonomie marocain en ces termes: «je rappelle le soutien historique, clair et constant de la France au plan d’autonomie marocain», a lu le représentant français. Et de poursuivre que «ce plan est sur la table depuis 2007. Il est temps désormais d’avancer».

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 02/11/2023 à 15h44