Révision des plans d’aménagement de Casablanca: l’Intérieur enquête sur une fuite de données

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur. . DR

Revue de presseKiosque360. Une commission a été chargée d'enquêter sur des fuites d'informations concernant les prochains plans d'aménagement, qui pourraient servir les intérêts de certains lobbys de l'immobilier. Cet article est une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 06/09/2022 à 20h17

Le ministère de l’Intérieur enquête sur des fuites de données concernant les nouveaux plans d’aménagement de Casablanca pouvant servir les intérêts des lobbys de la promotion immobilière. Une commission a été dépêchée pour faire la lumière sur les tenants et aboutissants des informations fuitées, qui concernent particulièrement certaines zones agricoles qui devraient entrer dans le périmètre urbain une fois les nouveaux plans d’aménagement validés.

C’est en tout cas ce que rapporte Assabah dans son édition du mercredi 7 septembre. Le quotidien explique que sont particulièrement concernées par ses fuites des zones situées à Oulad Azzouz, Bouskoura et certaines communes concernées par des amendements de leurs plans d’aménagement comme Ain Chock, Sidi Bernoussi et Sidi Moumen.

La même source ajoute que des promoteurs immobiliers se sont lancés dans une véritable ruée vers des terrains situés dans les zones concernées et dont le prix de vente ne dépasse pas, actuellement, 1.000 dirhams le mètre carré. Une fois les nouveaux plans d’aménagement adoptés, ajoute Assabah, ce prix devrait être multiplié par 5, voire par 7 dans certains cas.

Toujours selon la publication, la commission du ministère de l’Intérieur soupçonne déjà un certain clientélisme dans la conception de ces plans, de manière à favoriser certains promoteurs qui se positionnent déjà sur des terrains qui peuvent rapporter gros. Certains n’hésiteraient pas à user de tous les moyens de pression en leur possession afin d’influencer la conception de ces textes.

Au regard de ces premières révélations, certains élus et responsables sont déjà soupçonnés d’abus d’influence et de conflits d’intérêts et risquent de graves sanctions. En effet, on s’attend à ce que les pouvoirs publics sévissent durement dans ce dossier, d’autant que le ministère chargé de l’aménagement du territoire a déjà fait savoir que la transparence dans l’élaboration des plans d’aménagement était l’une de ses priorités.

Le département avait d’ailleurs sommé les différentes agences d’urbanisme d'assurer un accès équitable aux informations, de manière à ce qu’aucune partie ne soit privilégiée au détriment d’une autre. Des conditions strictes et claires, que les agences en question sont censées scrupuleusement respecter, ont même été définies pour assurer la transparence et l’équité dans ce cadre.

Par Fayza Senhaji
Le 06/09/2022 à 20h17