Retraite à 63 ans: la réforme de Benkirane qui fâche

DR

Revue de presseKiosque360. Lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision Medi1 TV, le chef du gouvernement a dressé un croquis des actions qu’il compte mener avant la fin de son mandat. Des décisions difficiles sur des sujets délicats.

Le 31/10/2015 à 11h12

La pension de retraite sera dorénavant calculée sur la base de la moyenne des salaires des huit dernières années. Ce qui fait perdre, en moyenne, 600 DH sur une pension de 9.000 DH. Pour y remédier, l’âge de départ à la retraite passe de 60 à 63 ans, au lieu des 65 ans précédemment proposés par le gouvernement.

Ce sont là les grandes lignes de la réforme de la retraite, dévoilées par le chef du gouvernement lors de son dernier passage à la chaîne de télévision Medi1 TV. «Je doute que les syndicats puissent accepter cette réforme», a souligné Abdelilah Benkirane à son hôte. «Pour le chef du gouvernement, ce sont des décisions difficiles que le peuple marocain doit comprendre. Je pouvais très bien mettre en stand-by cette réforme, surtout que nous nous approchons des prochaines élections. Mais cela aurait comporté des risques importants», rapporte le quotidien arabophone "Akhbar Al Yaoum" dans son numéro de ce week-end 31 octobre et 1er novembre.

Une décision que Mohamed Noubir Amaoui, secrétaire général de la Confédération démocratique du travail (CDT), qualifie d’unilatérale. «Le gouvernement devait entamer des discussions avec toutes les parties concernées. Ce sujet peut faire l’objet d'un référendum», a déclaré Amaoui.

Par ailleurs, Benkirane a annoncé que la libéralisation des prix des carburants allait être définitivement enclenchée en décembre. «Il prévoit d’ailleurs que les prix vont continuer à baisser», souligne le journal. A ce propos, le Chef du gouvernement a rappelé que la compensation, aujourd’hui totalement supprimée, a coûté 21 milliards de DH au Maroc en 2012, soit la moitié du budget réservé à l’enseignement.

La compensation de sucre sera également supprimée à partir de 2016. «Chaque mois, 10 à 15 centimes de compensation par kilo de sucre seront supprimés, durant une période totale de 18 mois», rapporte le quotidien. Des économies qui seront réalisées, Benkirane promet un milliard de dirhams à la Santé, dédié notamment à l’équipement des hôpitaux. Un autre milliard ira au Fonds de solidarité sociale et servira à aider les veuves et les personnes aux besoins spécifiques.

Le blé verra également sa subvention progressivement supprimée. «Le gouvernement subventionne le blé pour qu’il soit vendu à deux dirhams le kilo. Hélas, son prix atteint souvent les trois dirhams», a souligné le chef du gouvernement. La subvention du gaz Butane, elle, sera maintenue au moins durant l’année 2016.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 31/10/2015 à 11h12