Les conseils de régions auront maille à partir avec le ministère de l’Intérieur pour avoir décidé d’acquérir ou de louer de nouvelles voitures pour renouveler leur parc automobile. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 29 mars, que le département de tutelle avait été très ferme en recommandant la rationalisation des dépenses des collectivités locales. Plusieurs circulaires ont appelé à donner la priorité aux dépenses obligatoires comme les salaires des fonctionnaires, l’éclairage public, la consommation d’eau et d’électricité, le ramassage et le traitement des ordures, ainsi que la gestion du transport public et l’entretien des équipements publics. Sauf que ces circulaires n’ont pas trouvé écho auprès de certains conseils de régions qui ont programmé le renouvellement de leurs flottes automobiles.
Il faut préciser qu’il s’agit souvent de voitures de luxe destinées aux seuls adjoints des présidents et aux présidents des commissions. Les dirigeants de ces régions justifient leurs décisions par le fait que les véhicules hérités de leurs prédécesseurs sont dans un état déplorable et que leur entretien devient budgétivore. C’est le cas notamment du conseil de la région de Rabat, qui a opté pour la location de 24 voitures pour la durée du mandat (cinq ans), en déboursant 10 millions de dirhams.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que des sources considèrent que le renouvellement de la flotte automobile, au début de chaque mandat, n’est pas dû au seul vieillissement des véhicules. La plupart du temps, ajoutent-elles, ce choix est dû aux pressions faites par les adjoints sur les présidents pour bénéficier de voitures de luxe de marque précise dont la valeur dépasse les 500.000 dirhams l’unité. Autant dire que « l’argument invoqué du vieillissement du parc automobile ne tient pas la route car ces dirigeants ont tendance à vouloir frimer avec leurs voitures de luxe». indiquent les mêmes sources.
Il faut rappeler que le conseil de la région de Rabat n’est pas le seul à avoir approuvé le renouvellement de sa flotte automobile. Avant lui, le conseil de la région de Guelmim-Oued Noun avait opté pour la location de voitures, moyennant 2 millions de dirhams par an. Lors du mandat précédent, ce même conseil dirigé par Mbarka Bouaida avait approuvé, à l’unanimité, le renouvellement du parc automobile en lui allouant un budget de 6,3 millions de dirhams. Mais les dirigeants de cette région ont été contraints de faire marche arrière en recourant à la location, après que ministère de l’Intérieur a refusé de valider ce marché très coûteux.