La commission en charge de la réforme de la Moudawana vient d’entamer une nouvelle étape-clé dans cet important chantier.
Depuis quelques jours, ses membres ont reçu les représentants des principaux partis politiques, pour recueillir leurs propositions.
Assabah de ce lundi 27 novembre 2023 relaie le fait que ce sont les représentants du RNI, de l’Istiqlal, de l’USFP et du Mouvement populaire qui ont été reçus dans un premier temps, en fin de semaine dernière.
Quelques-unes des réactions des chefs de ces partis politiques ont été recueillies par le quotidien.
Nizar Baraka, secrétaire général de l’Istiqlal, a ainsi expliqué que les propositions de son parti visaient principalement à renforcer «la cohésion de la famille» et «la préservation des droits de la femme», tout en étant en ligne avec les «principes des textes de la Charia et la jurisprudence».
Tout en rappelant l’importance de l’approche participative dans la préparation de cette réforme, le secrétaire général de l’Istiqlal a insisté sur la nécessité de prévoir des mesures d’accompagnement permettant d’améliorer la situation des familles, dont le fait d’«institutionnaliser la réconciliation familiale», mais aussi le «développement et le renforcement des tribunaux de la famille» ainsi que le fait de mener des «politiques publiques favorisant l’emploi et l’autonomisation» des femmes.
Driss Lachgar, premier secrétaire de l’USFP, a expliqué que «la mise en place de la version actuelle de la Moudawana» a constitué, lorsqu’elle est «entrée en vigueur, un saut important dans le cadre du développement de la famille».
Sauf qu’avec le temps, a-t-il expliqué «certains dysfonctionnements sont apparus», et il est nécessaire, a-t-il dit, «de les rectifier» aujourd’hui.
Selon Driss Lachgar, l’USFP espère que «les amendements qui seront apportés au Code de la famille apporteront plus d’équité». Son chef a insisté «sur les droits des femmes» et «la préservation des intérêts des enfants», ce qui permettrait, a-t-il déclaré, «d’avoir une société plus équilibrée».
Assabah a aussi relayé la réaction de la présidente de la Fédération nationale des femmes du RNI, «bras féminin du parti de la Colombe».
Selon Amina Benkhadra, les propositions qu’a «soumis le parti à la Commission en charge de cette réforme se base sur les principes qu’a toujours défendu le RNI».
Ceux-ci «s’articulent autour de la démocratie sociale, du renforcement de la cohésion de la famille et sur [le principe de] l’équité».
Amina Benkhadra a aussi ajouté que «les propositions soumises par le RNI tiennent également compte des différentes conventions internationales signées par le Royaume, ainsi que sur les dispositions de la Constitution de 2011».
Khadija El Kour, Coordinatrice de l’Organisation des Femmes Harakies (parti du Mouvement populaire), a quant à elle déclaré que «la rencontre avec la commission a été l’occasion de présenter les propositions de son parti», celles-ci reflétant «l’idéologie qu’il défend».
A ce propos, elle a rappelé que «le Mouvement Populaire prône le libéralisme social et la démocratie», mais «dans le cadre des spécificités de la société marocaine et [de] ses valeurs».