Rabat: le départ de l'ambassadeur de l'UE, première conséquence du Brexit

Le britannique Rupert Joy, Chef provisoire de la Délégation de l’Union Européenne au Maroc.

Le britannique Rupert Joy, Chef provisoire de la Délégation de l’Union Européenne au Maroc. . Le360 : Adil Gadrouz

Première conséquence sur le Maroc du retrait de la Grande Bretagne de l'Union européenne (UE), le départ prochain de l'ambassadeur britannique de l'UE au Maroc qui devra retourner à Londres sans achever sa mission, a estimé samedi l'Institut marocain d'études et de recherche Amadeus.

Le 25/06/2016 à 13h33

"Le départ de l’actuel Ambassadeur, Chef de la Délégation de l’Union Européenne au Maroc, le britannique Rupert Joy risque d'être le premier impact du Brexit sur le Maroc", observe dans une analyse le président de cet institut Brahim el Fassi. Ce dernier estime à l'instar du gouvernement marocain que le retrait britannique de l'Europe n'aura pas d'incidence majeure sur les relations politiques et économiques avec le Maroc.

Le Royaume-Uni, qui a toujours eu une politique diplomatique et de défense indépendante de l’UE, "restera un partenaire important du Maroc et notamment en matière de lutte anti-terroriste et de coopération sécuritaire".

Sur le plan économique, la Grande Bretagne et le Maroc, qui possède un statut avancé avec l’UE, "devront probablement, selon ce centre d'études, négocier, dans un avenir proche, de nouveaux accords commerciaux et donc construire de nouvelles relations économiques".

L'Institut Amadeus n'a pas oublié d'analyser l'impact du retrait britannique de l'UE sur les relations de Londres avec l'Espagne, notre voisin, et sur Gibraltar. "L’enclave de Gibraltar a également très largement voté pour le maintien au sein de l'UE", a relevé El Fassi. Le Brexit, selon lui, devrait "indéniablement conduire à la fermeture de sa frontière avec l’Espagne".

Le ministre des Affaires étrangères espagnol a appelé, dans la foulée de la proclamation du Brexit, a ajouté l'institut, à une "co-souveraineté britannico-espagnole, pendant une période limitée, qui puisse déboucher sur la restitution de Gibraltar à l’Espagne, afin que le Rocher continue à bénéficier du marché intérieur de l’Union Européenne, seule soupape de survie de l’enclave".

L'Institut Amadeus termine son analyse en affirmant qu'avec le Brexit "le plafond de verre a éclaté en Europe et, au-delà, dans les sociétés occidentales". Il est le résultat "le plus extrême en Europe depuis l’après-guerre", ajoute cet institut se déclarant préoccupé par le risque "d'une prédisposition des européens (et en novembre prochain des américains) à choisir des options extrêmes, populistes voire xénophobes".

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 25/06/2016 à 13h33