Dans un entretien avec Le360, El Mehdi Mounchid, enseignant à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Mohammedia, avance quelques réflexions en estimant que la refonte de ce champ constitue «un grand et important changement». La restructuration du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) va faire l’objet d’un projet de loi qui sera présenté prochainement par le gouvernement devant le Parlement. Ce texte de loi est appelé «à préciser clairement les objectifs et les missions du nouveau conseil», qui figurera parmi les organes «de gouvernance», a souligné cet expert.
À l’instar de tout projet de loi, celui-ci sera débattu au sein d’une commission ad hoc avant son adoption finale. L’ébauche de ce texte législatif, qui vise à assurer «un regroupement et une convergence des tâches actuellement dévolues à des départements éparpillés», a déjà commencé auprès de l’exécutif qui a entamé des réunions juste après le discours royal.
El Mehdi Mounchid a expliqué que la mission et les objectifs du nouveau Conseil de la communauté marocaine de l’étranger seront calqués sur le modèle et le rôle de l’actuel Conseil économique, social et environnemental (CESE), que dirige le socialiste Ahmed Reda Chami. «Le Conseil de la communauté marocaine de l’étranger sera doté probablement d’une nouvelle direction ayant pour mission de s’auto-saisir ou de fournir des avis à la demande de l’exécutif ou du Parlement, sur tout ce qui concerne les thématiques et les préoccupations liées à la vie des Marocains du monde.»
Cette nouvelle institution, qui sera probablement dotée d’une assemblée comprenant aussi des MRE, sera appelée également à élaborer des visions et des stratégies afin que l’exécutif puisse optimiser les programmes et les orientations relatifs à cette nombreuse communauté, a souligné ce spécialiste des questions des Marocains établis à l’étranger.
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Quant à la Fondation Mohammedia, telle qu’évoquée par le Roi, elle aura la responsabilité de mettre en œuvre les différentes politiques publiques dans tous les domaines de la vie. Il s’agit d’une communauté forte de cinq millions de personnes à qui «il faut transmettre la culture via des centres notamment, la langue, l’éducation, l’habitat, le transport», a souligné El Mehdi Mounchid.
Cette population a besoin «d’une prospection efficiente de ses talents et ils sont nombreux dans tous les domaines, comme dans l’art, la culture, la science et les nouvelles technologies. Il serait important de sélectionner des talents dans le domaine politique car le Maroc en sortirait grandi», a conclu ce juriste.