En annonçant l’intention de son pays d’accueillir le prochain sommet des pays non alignés, le premier ministre algérien a provoqué l’incompréhension, voire l’ire des participants, surtout des délégations africaines qui voient en la démarche algérienne un déni grave et intolérable de l’esprit d’unité et de solidarité devant prévaloir entre les pays du continent.
Et pour cause, le choix du pays hôte du 19e sommet du MNA a déjà été tranché. Sauf que l'Algérie, frappée de cécité ou aveuglée par son ambition démesurée et déplacée d'imposer son agenda hégémoniste, a oublié que le bureau de coordination du MNA réuni en janvier 2020, avait endossé la candidature de l’Ouganda, une décision, qui a été confirmée par la suite par les ministres de l’organisation à l’occasion d’un conclave virtuel tenu en juillet 2021.
Face aux multiples réactions de désapprobation et aux tensions manifestes lors de la réunion commémorative du 60e anniversaire du MNA, le Premier ministre algérien n’a pas trouvé mieux pour justifier l’inqualifiable attitude de son pays que de se fourvoyer grossièrement en invoquant des prétextes fallacieux arguant auprès des délégués ougandais qu’il ignorait que leur pays allait accueillir la prochaine réunion des pays du MNA. Voilà un chef de gouvernement d’un pays, qui se targue de vouloir marquer un retour sur la scène internationale, et qui avoue ignorer l’agenda diplomatique et les engagements auxquels son propre gouvernement a souscrit.
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En agissant de la sorte, le régime algérien a montré, au moins à ceux qui ne le connaissent pas encore, qu’il ne respecte ni la solidarité africaine, ni les sommets auxquels il prend part et qu’il est toujours prêt à piétiner tous les principes et les droits des autres au détriment de son égo surdimensionné et de ses propres intérêts.
Il va sans dire que le régime politico-militaire au pouvoir en Algérie, dans l’impasse, multiplie les gesticulations en vue de redorer son image, en usant de tous les subterfuges, y compris ceux foulant aux pieds les règles diplomatiques et les résolutions des instances régionales et internationales.
Répondant à ce hold-up à l’algérienne, le ministre des Affaires étrangères ougandais a tenu à souligner devant la Conférence ministérielle à Belgrade que son pays «est déterminé à accueillir le prochain sommet à Kampala en 2023, comme cela a été décidé par le Mouvement».
Signe de leur forte exaspération face à ce déni pour les décisions de l’organisation du MNA, les Ougandais ont adressé une lettre de protestation officielle à la partie algérienne.
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Pour de nombreuses délégations africaines présentes, l’attitude hautaine de l’Algérie en conflit avec de nombreux pays y compris ses voisins les plus proches, cette attitude n’a rien de surprenant. Pas plus d’ailleurs que l'appui multiforme apporté par le régime d’Alger, au mépris des règles de bon voisinage et du respect de la souveraineté des Etats et de leur intégrité territoriale, aux milices armées du Polisario.
De toute évidence, le régime algérien, qui avait déjà abrité une réunion du MNA (en 1973) et dont il se servait comme caisse de résonance pour s’attaquer aux constantes du Maroc, tente une nouvelle fois de revenir à la charge à travers l’organisation du MNA dans le seul et unique but de servir son agenda hostile au Maroc.
Sans aucun égard pour le caractère particulier de cette réunion commémorative du 60e anniversaire du MNA, le responsable algérien s’est en effet permis encore une fois de s’attaquer au Maroc et à l’intégrité territoriale du Royaume, devant l’étonnement général des délégations participantes qui ont tenu à exprimer à la délégation marocaine leur soutien et leur solidarité.
Ils ont de même fait part de leur désapprobation à l’égard des propos déplacés du Premier ministre algérien, qui transpose un conflit bilatéral aux travaux de l'organisation, sans aucune considération pour l’esprit d’unité et de solidarité célébré à l’occasion de cette réunion du MNA, dont les pères fondateurs luttaient pour le respect de l’intégrité territoriale des Etats et de leur souveraineté.