Dans un discours de 45 minutes, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a multiplié les statistiques sur les budgets alloués, selon lui, à la couverture sociale (adhésions à la CNSS, prestations, hôpitaux en construction…), à l’aide directe aux familles pauvres, aux allocations familiales et à l’aide à l’habitat. Pour Akhannouch, ces chantiers ont atteint leurs objectifs. Il a affirmé, devant des conseillers sceptiques, qu’ils visaient à «ouvrir la porte de l’inclusion sociale».
Cependant, à aucun moment il n’a évoqué les obstacles qui entravent la mise en œuvre de ces réformes. Il a souligné que le budget du ministère de la Santé était passé de 19,7 milliards de dirhams en 2021 à 32,6 milliards en 2025, soit une hausse de 65%, sans pour autant rappeler – comme l’a dénoncé l’opposition – que de nombreux citoyens démunis peinent encore à accéder aux soins.
Le chef du gouvernement a même exprimé son satisfecit en déclarant que «le niveau de la généralisation de la couverture médicale obligatoire englobe actuellement l’ensemble des familles marocaines». Et d’ajouter que «le développement de la gouvernance institutionnelle et l’amélioration de ses capacités techniques, logistiques et financières constituent le bras exécutif pour traduire l’ensemble des interventions du gouvernement». Mais pas un mot, selon ses détracteurs, sur les exclus de la couverture sociale, ni sur les marginaux du monde rural.
Lire aussi : Protection sociale: l’État a déployé 34,5 milliards de dirhams en 2024
Pour sa part, le conseiller parlementaire du Mouvement populaire (MP), Moulay Abderrahmane Drissi, a rappelé que le projet de couverture sociale est «un chantier initié par le roi Mohammed VI», que l’exécutif ne fait qu’appliquer. «Il y a des problèmes de mise en œuvre: les hôpitaux manquent de moyens, la vie est chère, et le MP a toujours milité pour que le citoyen soit au cœur des politiques publiques», a-t-il insisté.
Quant au représentant de la CDT (Confédération démocratique du travail), Lahcen Nzihi, il a reconnu l’existence de «difficultés» dans la mise en œuvre de la réforme de la santé. «Le chômage a atteint 13%, et trop de gens endurent encore», a-t-il conclu.












