On en sait un peu plus sur les étapes franchies lors de l'élaboration du projet de loi sur les usages légaux du cannabis.
D’abord, même si ce projet de loi porte la signature du ministère de l’Intérieur, il a fait l’objet d’un travail collectif impliquant les départements et services concernés et qui s’étaient réunis en comité restreint. Cela confirme les dires de sources que Le360 a contactées, qui affirment que Mustafa Ramid, ministre d’Etat chargé des droits de l’homme, avait fait partie de ce comité restreint.
Aujourd’hui, même le secrétariat général du PJD qui le confirme, lors d’une mise au point adressée à un quotidien casablancais. Le PJD, par la voix de Slimane El Omrani, le numéro deux du parti, révèle que ses dirigeants et principaux cadres au Parlement ont été tenus au courant de la teneur de ce texte de loi en projet, avant qu’il ne soit soumis au conseil de gouvernement.
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En effet, le PJD admet que son secrétariat général en a été informé par Saâd Eddine El Othmani lors de sa réunion hebdomadaire du 16 février dernier (le projet de loi n’a été soumis au conseil de gouvernement que le 25 du même mois). Cinq jours plus tard, soit le 21 février, le PJD avait organisé une journée d’étude, par visioconférence, avec la participation de ses membres dirigeants, d'élus, membres des commissions de l’Intérieur (aux deux Chambres du Parlement) et d’experts.
Conclusion: le PJD joue visiblement un double jeu, en donnant l’impression qu’il avait découvert l’existence de ce projet de loi au moment où il a été soumis, pour examen, au conseil de gouvernement. Apparemment gênés vis-à-vis de leurs bases, les dirigeants du parti islamiste ont préféré laisser planer le flou.
Ce projet, rappelons-le, divise le parti qui dirige le gouvernement. Son ancien secrétaire général, Abdelilah Benkirane, a annoncé la couleur dès le début en appelant ses relais, au parti comme au Parlement, à se mobiliser, pour lui barrer la route.