Prochaine Chambre des représentants: un appui financier inédit pour encourager la participation des jeunes aux élections

Lors de l'approbation du projet de loi de finances 2025, à la Chambre des représentants, à Rabat le 15 novembre 2024. (Y.Mannan/Le360)

Adopté ce dimanche en Conseil des ministres présidé par le roi Mohammed VI, un projet de loi organique relatif à la Chambre des représentants ambitionne de renouveler profondément la classe politique. En ligne de mire: favoriser l’accès des jeunes et des femmes à la vie parlementaire à travers des mesures incitatives et un meilleur accompagnement électoral.

Le 19/10/2025 à 21h33

Le Conseil des ministres, présidé ce dimanche par le roi Mohammed VI, a adopté un projet de loi organique relative à la Chambre des représentants visant notamment à élire des élites jouissant de légitimité et de confiance.

Ce projet de loi, attendu depuis longtemps, va également faciliter une large représentativité des jeunes et des femmes en assouplissant les conditions de leurs candidatures, afin de confier à la jeunesse plus de responsabilité dans la vie politique.

Ainsi le projet de loi organique va instaurer une mesure incitant «les jeunes de moins de 35 ans à se lancer dans le champ politique», en proposant une simplification des «conditions de leur candidature, aussi bien dans le cadre ou sans l’aval du parti».

Cette loi, une fois votée par le Parlement, projette «d’accorder des incitations financières importantes pour les aider à supporter les frais de la campagne électorale, en leur offrant un soutien financier couvrant 75% des dépenses de leurs campagnes électorales».

Le projet propose également de réserver les circonscriptions électorales régionales «exclusivement» aux femmes, en soutien à leur présence au sein de l’institution parlementaire.

Interrogé par Le360, le chef du groupe parlementaire du PPS, Rachid Hammouni, a accueilli avec satisfaction les deux mesures en faveur des jeunes de moins de 35 ans ainsi que des femmes. «Notre parti a déjà proposé une aide étatique aux jeunes livrée lors de la campagne électorale, mais les pouvoirs publics n’acceptaient de l’accorder que si le jeune candidat est élu. Maintenant, c’est une très bonne initiative que cette aide couvre la campagne», a-t-il déclaré.

Reste à savoir, a ajouté Rachid Hammouni, «quel serait le quota de jeunes sur lequel s’engageraient les partis politiques».

Quant à la réservation exclusive des circonscriptions régionales aux femmes, le député socialiste a prédit pour la prochaine Chambre des représentants une «représentativité féminine de 90 élues».

Dans les milieux politiques à Rabat, on estime que ces réformes visent «à placer la jeunesse au cœur de la vie politique, grâce à des mesures concrètes et inédites visant à faciliter sa participation et à lever les obstacles à son engagement effectif dans les affaires publiques». Et d’ajouter que des incitations «financières directes» ont été approuvées par l’État afin que les jeunes candidats de moins de 35 ans, qu’ils soient issus des listes des partis ou sans étiquette politique, puissent subvenir à leurs frais de campagne.

Ces coûts, note-t-on, ont toujours constitué «l’un des principaux obstacles à la participation de ce groupe social essentiel». Aussi, les mêmes sources ont observé que les conditions de candidature pour les jeunes sans étiquette politique «ont été simplifiées, les limitant à une condition spécifique leur permettant d’aborder le processus électoral avec un esprit d’initiative et de responsabilité».

Par ces mesures, a-t-on encore souligné, l’État adresse un message de «confiance à la jeunesse nationale, affirmant que la participation politique n’est pas un privilège, mais plutôt un droit et une opportunité accessibles à tous ceux qui ont la volonté et la capacité de servir le bien public».

Il s’agit, en définitive, d’une mesure visant à «renouveler l’élite politique et à garantir un échange efficace d’idées et de compétences, insufflant ainsi vitalité et dynamisme à la pratique démocratique».

Entre incitations financières, parité renforcée et renouvellement générationnel, ce projet de loi pourrait bien marquer un tournant décisif dans la composition et la vitalité de la future Chambre des représentants.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 19/10/2025 à 21h33