Prix des carburants: l'onde de choc atteint le gouvernement

Le gouvernement considère que "l'application des mesures visant à plafonner les prix n'est pas urgente".

Le gouvernement considère que l'application des mesures visant à plafonner les prix n'est pas urgente. . DR

Revue de presseKiosque360. Même après avoir appelé à «tourner la page», Saâd-Eddine El Othmani risque d’être révoqué par son parti, son gouvernement est ciblé par un projet de motion de censure, alors que sa majorité est de plus en plus fragile.

Le 20/05/2018 à 20h55

Le gouvernement est rattrapé par la décision de libéralisation des prix du carburant. En effet, les retombées de la campagne de boycott de trois marques de produits de grande consommation ont dépassé les sociétés visées pour atteindre le gouvernement, écrit le quotidien Al Akhbar dans son édition du 21 mai.

D’abord, explique le journal, le chef du gouvernement a dû présenter des excuses devant le Parlement pour les sorties maladroites des membres de son équipe. Ensuite, c’est la tête d’El Othmani lui-même, mais en tant que secrétaire général du PJD, qui est mise à prix au sein de son propre parti, alors que le gouvernement risque de tomber à tout moment, emporté par une motion de censure actuellement en gestation au niveau de l’opposition parlementaire.

Pendant ce temps, les retombées du rapport de la commission parlementaire d’information sur le prix du carburant risquent, elles, de faire flancher une majorité déjà fragile, écrit le journal dans une longue analyse consacrée à cette question. Ce faisant, le journal est également revenu sur la manière désastreuse dont le gouvernement précédent a mené la réforme de la caisse de compensation. Ce qui lui a valu de sévères critiques de la Cour des comptes. Cette dernière estime, en effet, que le gouvernement n’a pas pris en compte les conséquences de cette initiative sur le pouvoir d’achat des citoyens, ni sur le maintien des filets sociaux et encore moins sur la compétitivité des entreprises.

Pour Al Akhbar, il est clair que la responsabilité de l’ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, est pleinement engagée dans cette situation. L’ancien gouvernement n’avait, en effet, pas prévu de mesures d’accompagnement de la décompensation des prix du carburant, explique le journal. De même qu’il n’a pas mis en place un système efficace de contrôle de l’évolution des prix à la pompe au regard des cours internationaux du pétrole. Il n’a pas, non plus, mis en place de mécanismes d’intervention au cas où les prix à la pompe atteindraient des niveaux insupportables.

C’est sans doute pour ne pas refaire les mêmes erreurs que l’actuel gouvernement planche, en ce moment, sur une solution plus à même d’atténuer les effets de la décompensation sur le pouvoir d’achat des citoyens, affirme le journal. C’est ainsi, explique Al Akhbar, que l’Exécutif s’apprête à mettre en place une «carte du pauvre», permettant aux couches sociales les plus défavorisées de bénéficier des aides directes pour faire face à la hausse des prix conséquente à la levée de la compensation. Ces aides seront prélevées sur le budget consacré actuellement à la compensation de certains produits de base, notamment le sucre et le gaz, pour lequel l’actuelle loi de finance prévoit une enveloppe de 13 milliards de dirhams.

Par Amyne Asmlal
Le 20/05/2018 à 20h55

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Je m'attendais a ce qu' on nous annonce une baisse consequente des carburants puisque les distributeurs se sont tres bien sucres.Au lieu de cela on nous promet une carte de pauvre.Foutu gouvernement.

Il faut un prix sur tout le territoire.La caisse de compensation doit supporter les frais de transport des matières destinées aux marchés les plus lointains du Royaume;toujours prendre en considération le pouvoir d'achat du citoyen:améliorer les salaires ; créer fe

Certes, le boycott a le mérite de conduire à la nécessité de mettre en place un observatoire chargé de déterminer un prix plafond pour les hydrocarbures. Faut-il aussi examiner cette problématique dans sa globalité. Ainsi l’une des questions importantes qu’il faut examiner et résoudre consiste surtout à établir un prix uniforme applicable au niveau de toutes les stations service sur tout le territoire national de Zagora, Figuig, Oujda, Nador, Azilal, safi etc….Il suffit pour cela, à partir des données et statistiques de distribution, que l’Observatoire s’attelle au calcul d’un prix moyen pondéré. Il est manifestement inconcevable que les régions lointaines du centre et de surcroît pauvres demeurent toujours pénalisées et continuent à payer l’essence et gasoil plus cher que les autres. Il importe de procéder à l’exemple des produits vendus au même prix, d’ailleurs souvent affichés sur les produits tels que les boissons, le lait, les médicaments, les bouteilles de gaz, etc …En toute logique, il faut saisir la mise en place de l’observatoire envisagé pour mieux asseoir une politique équitable de commercialisation des hydrocarbures sur l’ensemble du territoire national. Il ne faut attendre jusqu’à ce que des compagnies de mécontentement ou de boycott régionales soient de nouveau déclenchées pour agir et appeler à l’apaisement. Ce commentaire s’adresse aux membres de l’observatoire, ministre de l’énergie et des mines, chef du gouvernement, commission parlementaire, associations des consommateurs et opinion publique. Abon entendeur.

Nous sommes entrain de nous faire arnaquer j usqua cou

La honte, une carte de pauvre après 60 ans d’indépendance. A mon avis, elle sera impérativement le prélude de l'émergence d'un système de castes. Je suis pauvre, toi n'en plus.......!! J'aurais bien aimé savoir ce que pensent ces messieurs qui ont opté pour cette carte de la honte, s'il s'agit de leur propre famille, voir son père ou sa mère faire la queue pour 1 kg de sucre ou autre. Dommage pour mon cher pays.

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