Le premier round des pourparlers sur le Sahara marocain vient de se clore à Genève après que l’Envoyé spécial du SG de l’ONU, Horst Köhler, a réussi à réunir le Maroc, l’Algérie, le Polisario et la Mauritanie autour d’une même table, deux jours durant (5 et 6 décembre), sur les bords du Lac Léman.
L’occasion pour le quotidien Assabah d’y consacrer, dans son édition de ce lundi 10 décembre, un dossier spécial intitulé «Le Sahara teste la bonne foi». Décliné en six articles, ce dossier commence sur «la crainte d’une provocation algérienne qui pointe à l’horizon» en vue de saborder ces pourparlers, pour la simple raison que le régime de ce pays est obnubilé par la haine du Maroc et n’a jamais cessé, pour ce faire, de consacrer l’essentiel de ses centaines de milliards de pétrodollars à l’achat d’armements, dont une bonne partie est délivrée gracieusement au Polisario, et au financement d’une diplomatie ouvertement hostile à la stabilité du Maroc.
Comment donc, avec un tel état d’esprit belliqueux, l’Algérie peut-elle être de bonne foi dans les pourparlers de Genève, surtout que le Maroc lui a toujours tendu la perche en vue d’un dialogue bilatéral franc, qui mettrait à plat tous les différends, réels ou supposés, qui existent entre les deux voisins?
Selon Assabah, qui rappelle la «boutade» d’Abdelkader Messahel, ministre algérien des Affaires étrangères, qui a fait semblant d’ironiser en qualifiant les pourparlers de «rigolade», le régime «militaro-sécuritaire» a ainsi levé un pan sur son manque total de sérieux et sa mauvaise foi. Ajoutant que le Maroc a averti, malgré l’annonce d’un prochain round à Genève, qu’il ne perdrait pas son temps dans des pourparlers qui tournent en rond.
Selon l’expert en droit constitutionnel, Rachid Lazrak, consulté par Assabah, c’est la bonne foi, ou non, de l’Algérie qui déterminera, in fine, l’issue des actuels pourparlers sur le Sahara marocain. Pessimiste, il explique le cafouillage algérien face à la main tendue du Maroc par le fait que le pouvoir en Algérie n’est nulle part actuellement à cause de l’état grabataire du président Abdelaziz Bouteflika. Il va donc falloir attendre que l’exécutif algérien soit pourvu, même si le futur président sera une nouvelle marionnette des «manipulateurs de l’ombre».
Tout compte fait, Assabah estime que la communauté internationale n’a plus de doute sur la bonne foi du Maroc qui, après avoir fait par le passé des propositions sérieuses et crédibles, s’est présenté à Genève avec une légitimité sans failles des membres de sa délégation, composée de trois élus de haut rang de ses provinces du sud, et de volonté de mettre en place une intégration régionale au service du développement et de la stabilité. Autant de considérations qui répondent parfaitement aux attentes des pays de l’Union européenne et des USA, qui exigent désormais une solution politique rapide au conflit créé autour du Sahara marocain.