Pour combler son déficit en miliciens, la direction du Polisario enrôle des adolescents

Défilé de miliciens du Polisario.. AFP or licensors

Revue de presseAprès l’émigration massive de nombreux leaders en France et en Espagne, à la recherche d’un droit d’asile, les dirigeants du Polisario ont de plus en plus mal à enrôler de jeunes Sahraouis dans les rangs de leur milice armée. Cette migration collective a été à l’origine d’un grave déficit dans leurs effectifs, y compris auprès des miliciens chargés de la répression des habitants des camps. Pour combler ces carences, le Polisario fait désormais appel à des adolescents âgés de 16 ans, dans le but de les transformer en «martyrs», afin de satisfaire la junte au pouvoir à Alger. Une revue de presse d’Assabah.

Le 22/09/2024 à 20h51

La direction du Polisario vient de lancer un appel à l’intérieur même des camps de Tindouf, afin de recruter de nouveaux volontaires à intégrer dans ses milices armées.

En cette période de l’année, c’est la première fois que le mouvement séparatiste fait appel à des volontaires, ce qui vient démontrer son échec à embrigader les jeunes Sahraouis, relaie Assabah de ce lundi 23 septembre, qui ajoute que c’est là une nouvelle preuve que sa propagande interne ne convainc plus personne, surtout après l’émigration de la plupart de ses leaders en France et en Espagne, en tant que demandeurs d’un droit d’asile.

Cette migration collective a été à l’origine d’un grave déficit dans les effectifs des milices du Polisario, y compris parmi ceux en charge de la répression des habitants des camps, ce qui augure d’un effondrement total de leur dispositif de sécurité dans ces lieux au sud-ouest des frontières algériennes.

La tension est telle qu’une dispute entre des trafiquants de drogue ou un conflit autour d’un lot de terrain se transforment en fusillades et finissent par l’incendie des boutiques du Polisario, dans les différentes localités qui composent ces camps.

Auparavant, les leaders du Polisario, qui opèrent depuis le camp de Rabouni, avaient pour habitude de demander des renforts aux soldats de l’armée algérienne stationnés dans la «sixième région», pour mettre fin à ces affrontements sanguinaires.

Mais, depuis la débâcle qu’ils ont subie à El Guerguerat et les attaques dévastatrices des drones marocains, plus de 50% des affiliés aux milices du Polisario ont déserté les lieux, après avoir compris que ce mouvement séparatiste n’était, explique Assabah, «qu’une bulle de mensonges utilisée par l’Algérie pour soulever de la poussière dans la région», un sentiment que confirme l’augmentation du nombre de demandeurs sahraouis d’un droit d’asile dans un pays de l’Union européenne, où ils se présentent comme des «militaires du Polisario».

Pour mener à bien leur projet d’exil, ils ont dévoilé leurs conditions de vie en tant que miliciens percevant un revenu qui ne dépasse pas 50 dollars par trimestre, un montant qui leur est reversé, ont-ils expliqué, par le ministère algérien de la Défense.

Ces désertions interviennent dans le contexte de témoignages terrifiants à propos des méthodes avec lesquelles la direction du Polisario dirigeait les camps de Tindouf, indique Assabah.

Les chefs des milices du Polisario ont en effet demandé à leurs centres de formation d’enrôler des adolescents dans le but d’en faire des «martyrs», afin de satisfaire la junte au pouvoir à Alger, dont les généraux qui la composent ne se sont pas «contentés de transformer les Sahraouis en boucliers humains dans leurs guerre contre le Maroc, et n’ont pas hésité à les exterminer dans les sables de Lahmada», écrit Assabah qui précise qu’en mai 2024, dans la région de Ark Ikidi, des avions de chasse de l’armée algérienne ont perpétré un massacre, en bombardant des chercheurs d’or sahraouis.

Par Hassan Benadad
Le 22/09/2024 à 20h51