Au-delà des péripéties parfois houleuses qu’a connues le quatrième congrès du PAM et l’élection d’Abdellatif Ouahbi, une femme à occupé les devants de l’actualité sans vraiment chercher à s’afficher. Les yeux tirés par la fatigue, elle était assise à côté de Ouahbi qui, de temps en temps, se tournait vers elle pour prononcer son nom « Fatima-Zahra, Fatima-Zahra ». La «conscience du PAM», comme aime à l’appeler le nouveau secrétaire général du parti, est restée silencieuse et aucunement attirée par les feux de la rampe, les caméras et les microphones. Ce dimanche 9 février vers 17 heures, le congrès a clôturé ses travaux et a mis fin à une longue période de conflits et d’incertitude. Quand le rideau est tombé sur la scène des congressistes, son collègue Mehdi Bensaid est venu la congratuler devant une meute de journalistes.
Fatima-Zahra Mansouri a répondu à leurs questions puis s’est éclipsée, assurément convaincue qu’elle a rempli sa mission avec succès ou presque. D’autant qu’elle été reconduite à la tête du Conseil national du parti sans avoir été confrontée à une véritable opposition. Encore faut-il préciser que durant les mois, Fatima-Zahra Mansouri a réussi à préserver la cohésion du parlement du parti. Pur produit du PAM, elle a investi la scène politique il y a onze ans quand elle a surpris aussi bien ses alliés que ses adversaires en devenant la première femme maire (Marrakech) dans l’histoire du Maroc.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du 15 février, qu’une source proche de la direction a affirmé que si Fatima-Zahra s’était présentée au poste de secrétaire général, Abdellatif Ouahbi n’aurait pas été élu. Et pour cause, ajoute la même source, la présidente du Conseil national fait l’unanimité au sein du parti grâce à sa capacité d’écoute et à son sens de la mesure. Elle est issue d’une famille aristocrate mais dans le fond, elle reste la «fille du peuple» qui se distingue par sa spontanéité et son sens de l’humour, précise le même intervenant. Ce qui n’étonne personne puisqu’elle est une marrakchie pur jus, de surcroit dotée d’une grande culture générale et d’un flair politique aiguisé. Des qualités qui lui ont permis de rester à la tête du parlement du parti depuis 2016 et de composer avec trois secrétaires généraux, en l’occurrence Ilyass El Omari, Hakim Benchamach et le nouveau venu Abdellatif Ouahbi. Certains ont essayé de la convaincre d’être candidate au poste de secrétaire général mais elle a refusé.
Elle ne voulait pas, non plus, rempiler à la tête du Conseil national mais elle a été poussée à se présenter sous la pression d’Abdellatif Ouahbi, Mehdi Bensaid et Salah Abou Ghali. Elle avait auparavant refusé de se présenter en tant que chef de file de la liste nationale lors des dernières élections législatives alors qu’elle était assurée de siéger au Parlement. Fatima-Zahra était alors maire de Marrakech et elle a préféré se représenter devant les électeurs de sa circonscription où elle a remporté haut la main son siège de député.
Le nouveau secrétaire général, Abdellatif Ouahbi, ne tarit pas d’éloges envers cette femme qui l’a soutenu: «Fatima-Zahra est la conscience du parti. Elle est toujours à la tâche, honnête, courageuse et ferme quand elle défend ses principes. C’est une dame de fer qui sait bien conjuguer la fermeté avec sa profonde fibre humaine. Sa vie est partagée entre l’éducation de ses enfants et son militantisme au sein du parti auquel elle se dédie corps et âme. Fatima-Zahra c’est le PAM et le PAM c’est Fatima-Zahra», conclut le patron du PAM. Il compte d’ailleurs beaucoup sur l’apport de la présidente pour redonner au parti son aura d’antan. De nombreux dirigeants et militants la respectent et lui sont gré d’avoir joué le rôle de pompier dans les moments les plus difficiles de la crise qui a failli faire imploser le PAM.