Les associations de protection de l’argent public ne décolèrent pas depuis que la maire de Marrakech, Fatima-Zahra Mansouri, a lancé un appel d’offres pour la location de 10 voitures d’un montant de plus 2 millions de dirhams. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du lundi 14 mars, que l’ouverture des plis aura lieu le 22 mars pour désigner le soumissionnaire qui a remporté ce marché. Les dirigeants de l’Association marocaine de protection des biens publics (AMPB) considèrent cette opération comme une dilapidation de l’argent des contribuables car, précisent-ils, le conseil communal de Marrakech dispose d’un important parc automobile.
Et les responsables de l’AMPB d’enchaîner en affirmant qu’ «Il aurait été plus judicieux de consacrer cette importante somme au soutien du secteur du tourisme, qui est la principale activité de la ville, et à d’autres catégories sociales qui ont été durement affectées par les répercussions de la pandémie de Covid-19». Ce qui est encore plus aberrant, ajoutent-ils, c’est que la location de chaque voiture coûterait 208.800 dirhams sur trois ans, alors que le prix de son acquisition définitive s’élève à 270.000 dirhams.
Le quotidien Al Massae rapporte que le président de l’AMPB, Mohamed El Ghalloussi, a été encore plus critique que ses collègues en indiquant qu’ «il est vraiment regrettable que les élites politiques de notre pays veillent à maintenir la rente dans tous les domaines de la vie publique. Les responsables de plusieurs secteurs, établissements publics et conseils territoriaux n’hésitent pas à acheter des voitures de luxe à des prix très élevés que l’on peut apercevoir près des plages et devant les marchés, les portes des écoles, les bars et les boîtes de nuit ».
Pourtant, ajoute-t-il, la plupart des ministres, des parlementaires et des directeurs d’établissements publics possèdent des voitures de luxe personnelles et perçoivent des revenus substantiels et stables. Ce qui ne les empêche pas, poursuit-il, de dépenser de l’argent dans des achats superfétatoires alors qu’ils auraient pu l’injecter dans des domaines plus prioritaires. Le pire, souligne El Ghalloussi, c’est qu’ils ne se gênent pas de demander aux citoyens de patienter et de supporter les conséquences de la crise économique et sociale. Malheureusement, cette dilapidation de l’argent public se produit au vu et au su des instances chargées d’appliquer la loi qui ne bougent pas un doigt pour mettre fin à cette gabegie, conclut le président de l’AMPB.