PLF2021: un marathon législatif, mais sans véritable enjeu pour les partis

Mohamed Benchaâboun, ministre de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration.

Mohamed Benchaâboun, ministre de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration. . DR

Revue de presseKiosque360. Le PLF21, dont le débat vient d'être entamé, ne semble pas susciter grand débat chez les partis politiques. Les syndicats ont par contre réagit vivement à la mesure relative à l'instauration, pour les salariés, d’une contribution de solidarité.

Le 30/10/2020 à 18h36

Les députés viennent d'entamer l'examen du projet de Loi de finances de 2021. C'est un marathon législatif dont la première partie se poursuit pendant une dizaine de jours en commission.

Paradoxalement, le PLF21, aussi ambitieux qu'il soit, de par les grandes réformes qu’il amorce, ne semble pas susciter un grand intérêt de la part des partis politiques, relève l'hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 30 octobre. Nous sommes loin des débats houleux autour du projet de Loi de finances rectificative d'il y a quelques mois, lorsque la question de la déductibilité fiscale des dons effectués au profit de l’Etat et des organismes publics par les entreprises suscitait la polémique.

Ce n’était pas non plus le cas lorsque, à la même période de l’année dernière, le débat faisait rage autour du fameux article 9, remis au goût du jour après l’échec du gouvernement de le faire passer, dans les mêmes termes mais sous l’appellation «article 8 bis», lors de l’examen du PLF17.

Un cavalier budgétaire pour l’adoption duquel le PJD avait bataillé ferme, rappelle l’hebdomadaire. Le parti islamiste, poursuit l’hebdomadaire, pour des considérations purement partisanes, s’était particulièrement enthousiasmé pour ces deux mesures. Dans ce dernier cas, il était question de prémunir les conseils des villes qu'il préside des conséquences financières d'une série de procès intentés par des particuliers sur leur budget.

Dans le premier cas, en soutenant un amendement du PLF relatif à cette question de la déductibilité, il croyait ainsi porter un coup à ses adversaires politiques, tout en distillant une dose non négligeable de populisme à un moment où le parti et ses ministres s'étaient complètement effacés lors de la mobilisation nationale en riposte à la crise.

Dans le cas du PLF21, hormis les réactions, somme toute attendues, des partis de l'opposition, ce sont les syndicats qui montent au créneau à cause de la contribution sociale imposée aux fonctionnaires et aux salariés qui touchent un salaire mensuel supérieur ou égal 10.000 dirhams.

L’UMT est le premier syndicat à avoir réagi à cette disposition. La centrale syndicale refuse en effet cette mesure qui, selon lui, exacerbe le sentiment d'injustice fiscale parmi les salariés. Pour l’UMT, alors que la crise sanitaire avec ses conséquences économiques et sociales dévastatrices bat son plein, voilà que le gouvernement projette de surtaxer les salariés en introduisant dans le projet de Loi de finances une mesure fiscale «discriminatoire et infondée» sous forme de contribution sociale de solidarité ciblant les travailleurs assujettis à l’IR.

Pour le reste, chez les partis politiques, l'Istiqlal évoque l'agression continue du gouvernement visant le pouvoir d'achat des Marocains, surtout ceux issus de la classe moyenne. Le PAM, quant à lui, estime que le PLF21 est une preuve de «manque de vision politique» du gouvernement. Ce qui, d'après lui, confirme de manière tangible que ce gouvernement dirigé par le PJD «n'est pas qualifié» pour gérer les problèmes et les affaires des citoyens.

Par Amyne Asmlal
Le 30/10/2020 à 18h36