PJD: Les tambours de guerre battent entre les frères

Les principaux dirigeants du PJD.

Les principaux dirigeants du PJD. . Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseKiosque360. Une guerre de déclarations fait rage entre les dirigeants du PJD. Aziz Rebbah s’est déclaré contre un troisième mandat de Benkirane et affirme que si ce dernier rempile, il ne pourra pas compter sur les dirigeants pour l’assister. Quant à Ramid, il a également réagi avec virulence.

Le 27/10/2017 à 19h35

Mustapha Ramid, figue de proue du PJD, boycotte les réunions du secrétariat général et dirige son artillerie contre Benkirane. La sortie médiatique de ce poids lourd du PJD, resté pendant longtemps à l’écart des vifs échanges entre le secrétaire général sortant et les autres dirigeants, annonce un séisme dévastateur au sein du parti, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition des 28 et 29 octobre.

À un peu plus d’un mois du congrès, prévu les 9 et 10 décembre, les tambours de guerre battent entre les dirigeants du parti: ministres d’un côté, secrétaire général sortant de l’autre, qui s’accroche à un troisième mandat après avoir épuisé les deux rounds règlementaires, sans compter une rallonge d’un an.

Deux jours après les déclarations d’Aziz Rebbah, qui s’oppose au renouvellement du mandat du secrétaire général, Mustapha Ramid s’en est aussi pris à lui. Dans un long post publié sur sa page Facebook, Ramid accuse Benkirane, entre autres torts, d’égocentrisme, de monopolisation de la prise de décision et de dénigrement de l’action et du travail des autres dirigeants, en plus du mensonge. La sortie de Ramid a coïncidé avec la réunion jeudi du secrétariat général, à laquelle il n’a pas assisté.

«Ramid coupe les ponts avec Benkirane et un séisme frappe à la porte du PJD», titre pour sa part le quotidien Al Massae, qui consacre un article au sujet dans son édition du week-end.

Selon le quotidien, la sortie de Ramid est sans précédent, tant par sa franchise que par la teneur, particulièrement dure, de ses propos. Pour la première fois, Ramid s’est senti directement visé par les propos de Benkirane, qui, rappelons-le, s’était attribué la victoire du PJD aux législatives, dénonçant le manque d’implication de ses acolytes dans la campagne. Dans une intervention devant les élus du parti, il avait en effet dénigré les efforts des autres dirigeants, les accusant d’avoir été au pèlerinage, de n’avoir pas pris part à la campagne, d’avoir rechigné à se porter candidat ou de n’avoir mener qu’une campagne limitée. Il n’en fallait pas plus pour mettre Ramid hors de lui.

La rupture est donc définitive entre les frères du PJD, affirme pour sa part le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui consacre une longue analyse à ce sujet dans son édition du week-end. Les dirigeants du parti ont démontré, ces trois derniers jours, que la crise au sein du PJD est plus forte qu’elle n’y paraît.

Aziz Rebbah, qui a exprimé publiquement sa position sur le troisième mandat, l’a clairement affirmé: si Benkirane est reconduit, il le sera à la tête d’une nouvelle version du parti. En d’autres termes, il est exclu que le secrétaire général sortant, s’il rempile, dirige le parti avec les cadres actuels. Le journal est également revenu sur la longue réponse de Ramid aux déclarations de Benkirane devant les élus locaux, notamment sur ses prouesses à la tête du parti durant la campagne électorale de 2011.

Le quotidien Assabah s’est lui aussi intéressé à ce sujet dans son édition des 28 et 29 octobre. Ainsi, le quotidien a fait état d’une guerre qui fait rage au PJD, à coup d'accusations de «traîtrise» et de «complot». Le parti est au bord d’une scission quelques semaines avant la date de son 8e congrès, conclut le journal.

Par Amyne Asmlal
Le 27/10/2017 à 19h35