Parti authenticité et modernité: la préparation du congrès ordinaire plombée par diverses divergences

Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), à une réunion du Conseil national du parti, le 8 juillet 2023, en perspective de la préparation d'un cinquième congrès.

Revue de presseLes leaders du PAM, parti appartenant à la coalition au gouvernement, préparent leur congrès ordinaire, dans une atmosphère alourdie par de nombreuses divergences sur la gestion du parti, et sur le quota des sièges qui seront dévolus aux futurs membres du Conseil national. L’ambiance est aussi extrêmement plombée par l’emprisonnement de deux de ses membres influents, impliqués dans une affaire de trafic de drogue. Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 25/12/2023 à 19h23

À l’approche de leur congrès, prévu les 9, 10 et 11 février, les leaders et militants du PAM, parti de la coalition gouvernementale, se retrouvent confrontés à plusieurs difficultés d’ordre organisationnel, dans une ambiance rendue encore plus difficile à cause de l’inculpation de deux de ses dirigeants, mouillés dans une affaire mettant en cause un célèbre trafiquant de drogue, très connu sous le nom du «Malien».

Abdenbi Bioui, président du conseil régional de l’Oriental, et Saïd Naciri, président du Conseil préfectoral de Casablanca, font partie d’un groupe de 21 accusés qui ont actuellement été placés en détention préventive, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 26 décembre 2023.

Ce n’est pas tout: les leaders du PAM sont aussi en proie à des luttes larvées, axées sur la manière de diriger ce parti, sur des sanctions disciplinaires qui ont été prises à l’encontre de parlementaires et il y a, en plus, toute une controverse sur les quotas des sièges qui seront dévolus au Conseil national.

Dans une première réaction, suite à l’annonce de l’incarcération de deux de ses membres, Abdenbi Bioui et Saïd Naciri, le Conseil national a annoncé, tout comme les autres organes du PAM, sa volonté de «respecter la décision de la justice, équitable et impartiale, et [de] se conformer à son jugement, car elle incarne la vérité».

Dans ce communiqué, publié samedi dernier, 23 décembre 2023, le Conseil national du PAM a aussi annoncé avoir pris connaissance du «gel» de l’adhésion au Conseil national de ce parti des deux membres actuellement inculpés par la justice.

Cette décision, Abdenbi Bioui et Saïd Naciri l’ont prise à leur propre initiative, aussitôt après avoir été auditionnés par la police.

Toutefois, les problèmes des leaders du PAM ne se limitent pas à ces poursuites judiciaires à l’encontre de ces deux membres: les préparatifs du congrès leur ont permis d’exhumer un grand nombre de divergences, qui opposent différents leaders et des élus régionaux.

Un premier clash a déjà eu lieu à Laâyoune (région de Laâyoune-Sakia El Hamra), où des membres du PAM, et certains de ses élus, ont dit toute leur colère à propos du quota des sièges qui leur ont été réservés au Conseil national.

Selon des interlocuteurs proches du comité organisationnel, qu’Al Ahdath Al Maghribia a interrogés, les membres de la commission préparatoire au congrès n’a réservé à la province de Laâyoune qu’un total de trois sièges dans cet organe, dont les membres seront élus lors du prochain congrès, alors même que cette province compte actuellement quinze membres, qui siègent au Conseil national.

Al Ahdath Al Maghribia explique que selon ces mêmes interlocuteurs, les élus et les membres du Conseil national à Laâyoune ont promis de prendre une décision appropriée, en fonction de la réponse que leur fournira la direction du parti, suite à leurs doléances à ce propos.

Les membres de la commission préparatoire du congrès du PAM ont décidé de réduire le nombre des membres siégeant au Conseil national, qui passeront d’un effectif de 800 personnes à 400 personnes seulement.

Afin d’atténuer les colères exprimées par les élus de Laâyoune, mais aussi celles d’élus d’autres régions, Samir Koudar, président de cette commission, s’est voulu apaisant: «comme nous avons réduit le nombre des membres du Conseil national, il est normal que le quota de chaque région soit automatiquement revu à la baisse».

Samir Koudar a aussi expliqué que cette opération ne visait personne en particulier, et que chacun a bien le droit d’exprimer son opinion. Il faisait par là allusion aux mécontentements exprimés par les élus de Laâyoune.

Par Hassan Benadad
Le 25/12/2023 à 19h23