Nouvelle nomination à la DGSSI: le Royaume renforce son bouclier cybernétique

Le général de brigade Abdellah Boutrig, directeur général de la DGSSI.

Le général de brigade Abdellah Boutrig, directeur général de la DGSSI.

Revue de presseFace à l’intensification des cyberattaques visant le Royaume, le Roi Mohammed VI a nommé le général Abdellah Boutrig à la tête de la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information (DGSSI), bras armé de la défense nationale dans la protection du cyberespace. En voici le rôle et les attributions. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 02/09/2025 à 18h55

La cybersécurité s’affirme désormais comme un enjeu de souveraineté. En plaçant un haut gradé expérimenté à la direction de la DGSSI, le Royaume confirme sa volonté de se doter d’un rempart institutionnel face aux menaces numériques qui se multiplient. C’est la conclusion du quotidien Al Akhbar qui précise, dans son édition du mercredi 3 septembre, que le général Abdellah Boutrig, nouvellement nommé directeur général de la DGSSI, est diplômé de l’Institut national de statistique et d’économie appliquée (INSEA) et de l’Académie royale militaire de Meknès (promotion 1987); il est également titulaire d’un master en sécurité et défense de la prestigieuse Collège royal des études militaires supérieures.

Son parcours allie expertise militaire et compétences techniques, souligne le journal. Il a occupé plusieurs postes stratégiques, notamment au sein de la DGSSI en tant que directeur de l’assistance, de la formation et du contrôle, mais aussi comme adjoint à l’inspecteur de l’arme des transmissions des FAR.

La nomination de Boutrig intervient dans un contexte marqué par une forte intensification des cyberattaques contre le Royaume, a-t-on également lu. La DGSSI a recensé 644 attaques en 2024, dont 134 ont nécessité des interventions directes sur des systèmes ciblés. Ces offensives visaient notamment les infrastructures critiques, les administrations et les institutions stratégiques du Royaume.

Pour contrer ces menaces, écrit Al Akhbar, la DGSSI s’appuie sur son Centre de veille, de détection et de réaction aux attaques informatiques, véritable tour de contrôle du cyberespace national. Ce centre assure à la fois la détection précoce des failles et menaces, la diffusion d’alertes et de bulletins de sécurité aux responsables informatiques des administrations, mais aussi l’assistance technique pour contenir et neutraliser les attaques. Il prend également en charge l’analyse rapide des incidents afin d’éviter leur propagation.

Dans une démarche proactive, le centre procède à des tests d’intrusion qui simulent des attaques réelles pour repérer les vulnérabilités inconnues des systèmes informatiques critiques et vérifier l’efficacité des dispositifs de protection.

Au-delà de la gestion opérationnelle des incidents, la DGSSI joue un rôle structurant dans la consolidation de la souveraineté numérique du Royaume. Elle est chargée d’homologuer les systèmes de cryptage, d’émettre les licences relatives aux services de chiffrement, de certifier les prestataires de services de confiance et de superviser l’usage de la signature électronique et des échanges dématérialisés.

La DGSSI a d’ailleurs développé des applications nationales de chiffrement et conçu le premier dispositif marocain de sécurisation des communications sensibles, aujourd’hui utilisé par certaines infrastructures vitales, et ne se limite d’ailleurs pas à la protection défensive.

Elle accompagne également les ministères et organismes publics à travers des audits de sécurité, des recommandations et des formations, afin de renforcer la culture cyber au sein des institutions, a-t-on aussi lu.

Elle joue aussi un rôle essentiel dans la lutte contre la cybercriminalité et la sensibilisation à l’échelle nationale, confirmant ainsi sa place comme acteur central de la résilience numérique du Royaume.

Par La Rédaction
Le 02/09/2025 à 18h55