Nasser Bourita dénonce le plan de partition du Sahara marocain

Le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'Étranger, Nasser Bourita, et son homologue estonien, Margus Tsahkna.

Le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, en entretien avec son homologue estonien, Margus Tsahkna, au ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'Étranger, le 21 octobre 2024.

Revue de presseSur un ton ferme et tranchant, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a balayé d’un revers de la main la proposition de partition du Sahara formulée par l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, lors d’un exposé devant le Conseil de sécurité. Une proposition qui a été implicitement rejetée par le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Farhan Hak. Le porte-parole de l’Union européenne est allé dans le même sens, en rappelant les résolutions du Conseil de sécurité et en insistant sur la préservation de la stabilité régionale pour l’Europe. Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 21/10/2024 à 20h02

Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, indique que l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, a effectivement présenté la proposition de la «partition du Sahara», rappelant qu’il l’avait réitérée lors de sa rencontre, au mois d’avril dernier, avec la délégation marocaine.

Le ministre s’est interrogé ce lundi 21 octobre, lors d’une conférence de presse avec son homologue estonien, Margus Tsahkna, sur la partie qui lui avait soufflé cette idée qu’il a qualifiée de «réchauffée», relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 22 octobre.

Le chef de la diplomatie marocaine a demandé à Staffan de Mistura si la proposition de la «partition du Sahara» reflétait sa conviction personnelle, ou si elle émanait d’autres parties qui lui avaient suggéré de la remettre sur le tapis, comme l’avait proposée l’ex-envoyé spécial James Baker, en 2002.

Le Royaume du Maroc s’était, alors, catégoriquement opposé au concept de la quatrième voie qui a été, d’ailleurs, immédiatement oubliée et écartée.

Répondant à la question d’un journaliste, Nasser Bourita a indiqué que le Maroc «ne négocierait pas son Sahara, ni sa souveraineté sur ses Provinces du Sud. C’est la réponse qui a été donnée à James Baker quand il avait formulé cette idée au nom de l’Algérie».

Répondant à l’appel de Staffan de Mistura à donner plus de détails sur l’initiative d’autonomie, Nasser Bourita a verrouillé la porte à toutes les velléités du diplomate onusien: «Le plan d’autonomie est une finalité, et non un début de négociation. Nous en donnerons les clarifications nécessaires quand les parties concernées exprimeront leur désir de négocier sur la base de cette initiative, dans le cadre des lignes rouges qui ne peuvent être franchies».

En évoquant le concept de partition, Staffan de Mistura a trahi son devoir de neutralité et a sérieusement entravé sa mission de médiateur.

D’ailleurs, son idée saugrenue a été rejetée par tout le monde, y compris par l’ONU à travers la voix de son porte-parole, Farhan Hak, qui ,dans une déclaration à l’agence de presse Reuters, a émis la déclaration suivante: «je ne peux pas qualifier l’idée de Staffan de Mistura de proposition».

Le porte-parole de l’Union européenne est allé dans le même sens, en déclarant à l’agence Europa Press que «toute solution de la question du Sahara devait être sérieuse, juste, réaliste, durable et mutuellement acceptable par les deux parties sur la base des résolutions du Conseil de sécurité».

Et le porte-parole de l’UE de mettre l’accent sur l’importance de la préservation de la stabilité régionale pour l’Union européenne, laissant entendre que la proposition de Staffan de Mistura risquait d’attiser davantage la tension et le désordre dans la région, relaie Al Ahdath Al Maghribia.

La position européenne se recoupe avec celle du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a indiqué dans ses recommandations au Conseil de sécurité que «l’absence d’un cessez-le-feu total constituait un revers dans la recherche d’une solution politique à ce conflit qui menace la stabilité dans la région».

Par Hassan Benadad
Le 21/10/2024 à 20h02