Mouvement de grève des enseignants: au Parlement, les députés proposent leur intermédiation

Manifestation d'enseignants d'établissements scolaires relevant du ministère de l'Éducation nationale, le 7 novembre 2023, devant le Parlement, à Rabat.

Revue de presseÀ Rabat, une réunion des différents groupes parlementaires des partis représentés au Parlement a pu aboutir à une proposition. Les députés de la première Chambre du Parlement proposent leur intermédiation, dans le dialogue désormais rompu entre les enseignants et le gouvernement. Leur but est de désamorcer la situation de la poursuite des grèves, qui paralysent actuellement les cours dans les établissements scolaires du Royaume.

Le 21/11/2023 à 18h07

Alors qu’aucune perspective d’une résolution prochaine du conflit qui prévaut actuellement entre les syndicats représentants les enseignants des établissements scolaires de l’Éducation nationale et le gouvernement n’est pour le moment perceptible, les députés de la première Chambre du Parlement ont décidé d’intervenir.

Suite à une réunion des différents groupes parlementaires de la première Chambre, les députés ont proposé une médiation entre les deux parties, relaie Al Akhbar de ce mercredi 22 novembre 2023.

Le quotidien indique que les groupes parlementaires de la majorité composant la coalition gouvernementale et ceux de l’opposition se sont réunis en ce début de semaine, afin de discuter de la situation actuelle qui prévaut dans les établissements scolaires, paralysés par une série de grèves que tiennent les enseignants.

Ceux-ci dénoncent le nouveau statut que le ministère de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports souhaite instaurer à leur intention.

Al Akhbar a interrogé Rachid Hammouni, le président du groupe du Parti du progrès et du socialisme (PPS, opposition), qui a expliqué que cette initiative intervenait après un constat qu’ils avaient effectué: l’éducation au Maroc est parvenue «à un stade critique».

Leur volonté, a-t-il aussi ajouté, est de préserver les droits des élèves, qui sont les principaux perdants de ce conflit.

À ce propos, le député a de plus précisé que l’enchaînement des grèves dans le secteur, depuis le 7 novembre dernier, cause la colère de nombreux parents et tuteurs d’élèves, impacte l’apprentissage de leurs enfants, et entrave la continuité de l’enseignement.

Ce sont là les raisons pour lesquelles les partis politiques se sont déclarés contraints, de par leurs missions au Parlement en tant qu’élus, d’intervenir dans ce conflit et de proposer des solutions. Leur but est d’éviter que la situation ne s’envenime davantage, et surtout d’empêcher une quelconque partie de profiter de ce bras de fer qui perdure entre les représentations syndicales et le gouvernement.

À l’heure actuelle, il est encore difficile de savoir si cette intervention des parlementaires sera suffisante pour apaiser la situation.

Ce qui est certain, c’est que les députés veulent être les intermédiaires entre les enseignants et les pouvoirs publics, d’abord en discutant avec les premiers de leurs revendications, puis en tentant de convaincre les seconds d’y accéder.

Leur objectif, ont-ils expliqué, est de «mettre un terme en urgence au blocage que connaît actuellement le secteur».

Al Akhbar ajoute que la situation paraît loin de s’arranger, car les syndicats se disent toujours décidés à maintenir leur mouvement de protestations contre le nouveau statut unifié de l’enseignant, décidé par le ministère de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports.

Les syndicats demandent désormais aux parents et aux tuteurs d’élèves de rejoindre leur mouvement, en participant à une marche d’ores et déjà annoncée pour le 3 décembre prochain, en plus de la tenue des grèves qu’ils mènent depuis le 7 novembre 2023, auxquelles ils appellent les enseignants relevant du ministère de l’Éducation nationale, qu’ils représentent.

Les syndicats ont donc demandé aux parents et aux tuteurs des élèves dont ils ont la charge de comprendre la situation des enseignants qu’ils représentent.

Ceux-ci, en protestant contre le nouveau statut voulu par le ministère de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports, disent avant tout vouloir redonner à l’enseignement au Maroc «son lustre d’antan», explique Al Akhbar.

Bien entendu, cette amélioration le sera «au bénéfice des élèves», clament certaines représentations syndicales.

Par Fayza Senhaji
Le 21/11/2023 à 18h07