A peine tue la polémique de la création par son fils d’une entreprise en France, voici que l’ancien ministre, Mohammed Moubdii, se retrouve à nouveau dans l’œil du cyclone. Il s’agit encore de son fils mais à cause, cette fois, d’une somptueuse maison qu’il a acquise à Nancy, également en France. Ce qui est problématique, dans cette affaire, c’est que le bien immobilier a été acquis alors que le fils venait de finir ses études et que le père était encore membre du gouvernement, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 20 février.
D’après le quotidien qui a pu avoir accès aux documents relatifs à ce bien immobilier, il s’agit d’une maison construite sur une superficie de 184 m2, située dans un quartier huppé où le mètre carré bâti se négocie entre 400.000 et 600.000 euros. Contacté par le journal, l’ancien ministre, qui est toujours député et président de la commune urbaine de Fkih Ben Saleh, ne nie pas que son fils a effectivement acquis ce bien immobilier.
Mohammed Moubdii, poursuit Al Akhbar, a toutefois tenu à préciser que son fils avait déjà fini ses études en 2013. Il affirme qu’il est resté en France, où il a ouvert un cabinet de conseil avec un associé. L’affaire n’a pas marché et le cabinet a dû fermer une année plus tard. Entre-temps, Moubdii Jr. a pu obtenir un travail dans une société privée et ce n’est qu’en 2017 qu’il a décidé d’acheter la maison qui fait, aujourd’hui, l’objet de cette polémique. Le bien a été acquis pour une somme de 3 millions de dirhams, grâce à un crédit bancaire étalé sur 30 ans. A l’heure actuelle, précise l’ancien ministre, son fils a déjà remboursé 500.000 dirhams de ce crédit.
Cependant, note le quotidien, l’ancien ministre n’a fourni aucun document attestant de ses dires. De plus, le quotidien a pu vérifier que, contrairement à ses affirmations, la société créée par son fils n’a jamais été liquidée une année après sa création et était toujours en activité fin juin 2019. Le fils, né en 1990, a fondé cette société avec un associé de son père, natif de la commune que préside l’ancien ministre qui dirige plusieurs sociétés actives dans différents domaines.
Le comble, laisse entendre le quotidien, c’est qu’au moment de la constitution de la société en question, Moubdii père était ministre dans le gouvernement Benkirane et chargé, entre autres, de la lutte contre la corruption avec, pour ce faire, un budget conséquent de 1,8 milliard de dirhams. Le quotidien se demande si Moubdii Jr. va se conformer à l’article 8 de la loi de Finances et déclarer ses deux propriétés, la société comme la maison, en s’acquittant, en même temps, de la contribution libératoire prévue par la loi.