Modèle de développement. 50 jours de travaux: des membres de la commission Benmoussa livrent leur bilan

De g. à d.: Mohamed Tozy, Ahmed Réda Chami, Chakib Benmoussa, Hakima Himmich et Driss Ksikes, en conférence de presse à l'issue des 50 jours de travaux de la Commission en charge d'un nouveau modèle de développement pour le Maroc, à Rabat, le 4 février 2020. 

De g. à d.: Mohamed Tozy, Ahmed Réda Chami, Chakib Benmoussa, Hakima Himmich et Driss Ksikes, en conférence de presse à l'issue des 50 jours de travaux de la Commission en charge d'un nouveau modèle de développement pour le Maroc, à Rabat, le 4 février 2020.  . DR

Des membres de la Commission nationale chargée du modèle de développement, présidée par Chakib Benmoussa et en sa présence, ont livré hier, mardi 4 février, leur bilan à l'issue de 50 jours de travaux, en évoquant les attentes des citoyens et l'urgence de répondre à leurs préoccupations.

Le 05/02/2020 à 12h26

Ce bilan a été présenté et débattu hier, mardi 4 février à Rabat, lors d'une rencontre avec la presse qui a duré près de trois heures.

Si Chakib Benmoussa, président de cette instance, a précisé que le travail de la commission consistait à établir "un cadre référentiel relatif au nouveau modèle sur la base des consultations de toutes les composantes de la société marocaine", la professeure de médecine Hakima Himmich, et l’enseignant dans le cycle supérieur et chercheur Driss Ksikes, tous deux membres de cette commission, ont livré un sombre tableau, relatant tour à tour les contacts qu'ils ont eus jusqu'à présent avec leurs étudiants.

Ahmed Réda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a tenu à relativiser ces propos, suggérant de ne pas tomber dans "le pessimisme".

Le chercheur et sociologue Mohamed Tozy, qui s’est senti attaqué lors de cette rencontre, lorsqu’une personne dans l’assistance a déclaré qu'il y avait des membres de la commission qui ne connaissaient pas le fin fond du Maroc, a tenu rectifier le propos de ce détracteur, affirmant qu'il était un "enfant du terroir", un "citoyen" qui a envie de donner "un plus au Maroc de demain".

Pour Mohamed Tozy, "la commission cherche elle-même sa crédibilité, car elle va proposer des solutions à travers un projet sociétal". 

Sur une autre question, relative au rôle des partis politiques, Ahmed Réda Chami a été ferme, indiquant que ce seront les partis politiques qui appliqueront ce projet, car "ce sont eux qui construisent la démocratie". 

Au sujet du bilan de la commission à l'issue de ces 50 journées de travaux, Chakib Benmoussa a su démontrer, lors de cette conférence de presse, ses réelles et efficaces capacités de commandant de bord, pour ce projet ambitieux, dont "la mise en œuvre nécessitera une durée oscillant entre 10 et 15 ans".

A la date du 4 février 2020, a-t-il ajouté, la commission a tenu quelques 40 rencontres avec les partis politiques, les syndicats, les ONG, en plus de visites sur le terrain, notamment dans des douars reculés dans le Moyen Atlas, comme à Ifrane et à Azrou, et dans le Haut Atlas, comme à Imlil.

Ses membres se sont également rendus à Ben Guerir, dans la province de Rehamna.

"Ces visites étaient libres, sans aucun pilotage de la part des autorités locales", a précisé Mohamed Tozy.

Selon Chakib Benmoussa, toujours en poste à Paris, en sa qualité d''ambassadeur du Maroc en France, chaque semaine, la commission se retrouve en conclave, durant deux jours, de vendredi à dimanche.

En outre, des groupes de travail œuvrent à des thématiques liées "au capital humain, à l'économie, à la création de richesses, à l'égalité des sexes et aux institutions", a expliqué Chakib Benmoussa, qui a également indiqué que la commission qu’il préside allait s'attaquer, dans le cadre de ses prochaines consultations avec la société, à un autre moyen de dialogue et de débat, au moyen d’Internet, via les réseaux sociaux.

Ce mercredi 5 février, les membres de la commission en charge d’élaborer un nouvreau modèle de développement pour le Maroc vont pour cette 51e journée de travail, recevoir les représentants de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA).

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 05/02/2020 à 12h26