Misère et répression: la grande évasion des jeunes de Tindouf vers l'Espagne

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Revue de presseKiosque360. Le calvaire des séquestrés des camps de Tindouf, dans le sud-ouest algérien, a atteint le paroxysme de l'horreur. A tel point que des vagues de jeunes sahraouis émigrent vers l'Europe, notamment vers l'Espagne, pour fuir «l'enfer des hamadas».

Le 28/08/2017 à 21h33

La terreur, la famine, les maladies, sont le lot quotidien des familles retenues contre leur gré dans ces camps de "la honte". Il est donc normal et, plus encore, légitime, comme le rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans sa version de ce mardi 29 août, que des jeunes fuient massivement cette zone pour de meilleurs cieux. C'est leur unique alternative, s'ils ne veulent pas aller grossir les rangs de la délinquance, du trafic en tout genre et du terrorisme dans la région sahélo-saharienne.

Le régime militaire algérien est responsable de cette situation. La région de Tindouf est sous son contrôle, comme l'est le camp des séquestrés encerclé par l'armée algérienne. "La situation est devenue difficile, ici. Un nouveau contingent (de jeunes) s'est envolé. Personne, ici (dans les camps), ne peut ouvrir la bouche pour s'exprimer": telles sont les phrases terribles qu'un sahraoui établi à Tindouf a transmises au quotidien proche de la gauche marocaine.

La France est aussi une destination privilégiée de ces jeunes qui ont adopté une tactique intelligente pour immigrer vers l'Europe, notamment. Ces jeunes utilisent des visas pour Cuba et, une fois arrivés en Espagne, ils présentent des demandes d'asile qui leur permettent de circuler librement dans l'espace européen, en prenant soin de "détruire les documents (algériens) dont ils disposent", indique le journal.

Il y a deux jours, ajoute Al Ahdath qui cite des sources informées de l'intérieur des camps, 80 personnes ont pu fuir Tindouf. Trois femmes sont actuellement en transit à l'aéroport de Madrid pour des destinations lointaines. C'est la meilleure façon de fuir l'oppression des policiers algériens et des gardes chiourmes des séparatistes à la solde d'Alger.

A Madrid, ces jeunes munis de visas pour Cuba ou le Vénézuela optent pour une autre tactique. Ils changent totalement de destination à l'aéroport Barajas, et s'envolent pour Paris ou d'autres villes.

Le journal explique que les évasions sont dues à l'amertume et à la déception que nourrissent les mensonges à la pelle du Polisario qui promet, depuis des décennies, monts et merveilles aux séquestrés de Tinfouf. Même des organes de presse proches de la direction des séparatistes "ne croient plus à ces mensonges", indiquent des sources citées par le journal marocain.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 28/08/2017 à 21h33