Ministère de la Santé: bras de fer avec les syndicats sur la centralisation des salaires

Le ministère de la Santé et de la Protection sociale, à Rabat.. Adil_Gadrouz

Revue de presseUne polémique a récemment agité le secteur de la santé après des interprétations laissant entendre un possible changement dans la gestion des rémunérations. Le ministère de la Santé et de la Protection sociale a rapidement réagi, affirmant que le principe de centralisation des salaires reste inchangé et que tous les droits acquis par les professionnels sont pleinement garantis. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 09/11/2025 à 18h55

Le ministère de la Santé et de la Protection sociale est rapidement intervenu pour calmer une vague de mécontentement qui menaçait de surgir parmi les professionnels de santé, suite à des informations laissant entendre un possible recul sur la centralisation des salaires dans le projet de budget annexe de la Loi de Finances pour l’exercice budgétaire de 2026. Plusieurs interprétations et analyses ont circulé, suggérant que la présentation du projet de budget, soumise à la commission des secteurs sociaux de la Chambre des représentants le 4 novembre 2025, comportait des formulations laissant entendre que les rémunérations des professionnels de santé employés au sein des groupes de santé territoriaux pourraient être inscrites dans le chapitre des équipements et dépenses diverses, au lieu de rester dans le chapitre des dépenses de personnel, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition de ce lundi 10 novembre.

Face à ces interprétations, le ministère a adressé une correspondance officielle aux secrétaires généraux de la coordination syndicale nationale des professionnels de santé, dans laquelle il a fermement nié toute intention de remettre en cause le principe de centralisation des salaires. La lettre précise que la mention figurant dans certaines pages de la présentation du budget ne reflète aucun changement des engagements légaux ou réglementaires du ministère envers ses employés, et ne peut être considérée comme un recul ou une remise en cause des accords conclus lors des séries de dialogues sociaux qui ont accompagné le chantier de réforme du système de santé.

Le ministère a insisté sur le fait que tous les droits et acquis des professionnels de santé, tels que définis par le statut général de la fonction publique ou par le décret n° 2.24.226 de juillet 2025 relatif au statut type des professionnels de santé au sein des groupes de santé territoriaux, restent pleinement valides et intangibles. Ces textes, a-t-il rappelé, bénéficient d’une force juridique contraignante, et leurs dispositions ne peuvent être modifiées qu’à travers une procédure législative claire, écrit Assabah.

Le ministère a également précisé que le versement des salaires continuerait d’être assuré par le budget général de l’État, et que la Trésorerie générale du Royaume poursuivrait le traitement et le paiement des rémunérations conformément aux pratiques en vigueur, garantissant ainsi la continuité du principe de centralisation des salaires, considéré comme l’un des principaux piliers de la stabilité financière et administrative des professionnels du secteur. Il a été réaffirmé que les interprétations circulant à ce sujet n’ont aucun fondement légal ou réglementaire et ne reflètent en rien les orientations réellement adoptées par le gouvernement dans la mise en œuvre de la réforme du système de santé, ni les dispositions de la Loi de Finances n° 60.24 pour l’exercice 2025, qui stipule explicitement que l’État prend en charge les salaires de tous les employés et agents, qu’ils soient titulaires, stagiaires ou contractuels.

Le ministère rappelle que le décret n° 2.25.549, relatif au lancement effectif du groupe de santé territorial de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, confirme également la poursuite de la centralisation financière des salaires afin d’assurer une gestion efficace pendant la phase transitoire. Il a souligné que le ministère travaillait, en coordination avec les différents départements gouvernementaux, à garantir l’ensemble des droits et acquis liés à l’achèvement du chantier de généralisation de la protection sociale et à la mise en œuvre d’une réforme globale du système national de santé, conformément aux dispositions légales en vigueur. Ce processus se déroule selon une approche participative avec les syndicats les plus représentatifs du secteur de la santé, à travers des rencontres régulières visant à renforcer la confiance et à élargir le champ de consultation sur les différentes étapes de la réforme.

Par La Rédaction
Le 09/11/2025 à 18h55