Marocains tués par l’armée algérienne, l’enquête est ouverte

Une vue du point frontalier maritime entre le Maroc et l'Algérie.

Revue de presseL’enquête ordonnée par le parquet d’Oujda est toujours en cours. En parallèle, plusieurs associations de défenses des droits de l’Homme ont réagi et condamné vigoureusement ce double assassinat. Cette revue de presse est tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 03/09/2023 à 21h31

L’affaire de l’assassinat des deux jeunes Marocains par les garde-côtes algériens ne cesse de susciter des réactions, notamment des milieux judiciaires et de défense des droits de l’Homme. C’est qu’en plus d’être une atteinte à la vie humaine, cet acte de l’armée algérienne est également une infraction flagrante au droit international. Pour l’heure, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 4 septembre, le ministère public a décidé d’ouvrir une enquête.

C’est le parquet d’Oujda, compétent territorialement, qui a ordonné, le 29 août dernier, l’ouverture de cette enquête. Et ce, sur la base des déclarations d’une personne affirmant avoir été victime, avec 4 autres jeunes personnes, d’un incident violent en mer.

La neutralité des termes judiciaires utilisé ne cachent pas moins le niveau de l’indignation des toutes les composantes de la société civile marocaine qui a condamné cet assassinat abject de deux jeunes vacanciers qui n’ont eu pour seul tort que de s’être perdus en mer. Les cinq personnes, confirme le quotidien, qui étaient à bord de jet-skis, se sont égarés en mer lors d’une sortie de loisir. Le parquet a donc donné ses instructions à la Gendarmerie Royale à Oujda, afin de recueillir les informations nécessaires sur les circonstances de cet incident.

Dans le cadre de l’enquête, plusieurs personnes faisant partie des familles et entourage de ce groupe de jeunes ont été auditionnées. Le parquet a d’ailleurs indiqué à la MAP que l’enquête se poursuit actuellement, relève le quotidien.

Entre-temps, les associations de défense de droit de l’Homme continuent de suivre de près cette affaire. Plusieurs initiatives ont été prises, en plus des communiqués de dénonciation de cet acte qui se sont poursuivis depuis l’incident. C’est ainsi que l’Alliance marocaine pour la citoyenneté et les droits de l’Homme envisage d’observer, lundi devant le Parlement, un sit-in de protestation contre l’assassinat de deux jaunes Marocains. «Ce que l’armée algérienne vient de commettre est un crime international complet», insiste l’ONG. C’est une infraction flagrante à plusieurs conventions internationales, dont la convention de Genève sur la protection des personnes civiles.

De son côté, le Conseil National des droits de l’Homme a condamné l’usage de balles réelles par les garde-côtes algériens à l’encontre de citoyens sans défense, au lieu de porter secours à des personnes perdues en mer, ce qui est une grave violation des lois internationales, selon un communiqué diffusé ce dimanche.

Pour sa part, la Ligue marocaine pour la défense des droits de l’Homme a condamné ce crime abject qui est une atteinte au droit à la vie, qui est le plus important des droits de l’Homme. Elle a par la même occasion appelé les autorités algérienne à rendre à sa famille la dépouille du deuxième jeune assassiné et libérer un autre jeune qui fait également partie de groupe qui a été arrêté et mis en prison.

La Ligue Marocaine pour la défense des droits de l’Homme a également condamné la volonté de l’armée algérienne à attiser davantage les tensions entre les deux pays. Ce qui représente un risque pour la sécurité de toute la région, en plus, bien sûr, d’exacerber les sentiments d’hostilité entre les deux peuples voisins.

Par ailleurs, rappelle le quotidien, ce n’est pas la première fois que l’armée algérienne fait usage des armes contre les civils à proximité des zones frontalières entre les deux pays. En 2014, un jeune Marocain a été grièvement atteint par des tirs de balles réelles par des éléments de l’armée algérienne. Il a été rapidement transporté à l’hôpital et a pu avoir la vie sauve.

Ce qui n’est pas le cas d’une jeune Marocaine candidate à l’émigration clandestine qui, elle, a succombé aux tirs de la Marine algérienne. C’était en 2022. Dans bien d’autre cas, les victimes marocaines qui se trouvaient à un moment où un autre dans la ligne de mire des soldats algériens, à de nombreuses occasions, ont pu avoir la vie sauve.

Par Amyne Asemlal
Le 03/09/2023 à 21h31