Maroc-Tunisie: l’accord de libre-échange remis en question

Les drapeaux tunisien et marocain.

Les drapeaux tunisien et marocain. . DR

Revue de presseKiosque360. Le Maroc va-t-il remettre en cause l’accord de libre-échange qui le lie à la Tunisie depuis le 16 mars 1999, suite à l’impair inamical que vient de commettre Kaïs Saïed en recevant le chef du Polisario? Tout porte à le croire, estime Assabah dont est tirée cette revue de presse.

Le 30/08/2022 à 22h08

Dans son édition du mercredi 31 août 2022, le quotidien arabophone Assabah laisse entendre que le Maroc serait en train de revoir tous les liens économiques et commerciaux avec la Tunisie. Une source diplomatique aurait confirmé au journal que l’accord de libre-échange maroco-tunisien serait en grand danger depuis que le président tunisien, Kaïs Saïed, est devenu le premier président tunisien à recevoir le chef des séparatistes du Polisario et suppôt d’Alger, Brahim Ghali.

Ce geste inamical et inédit de la part du chef d’Etat d’un pays frère et ami du Maroc nécessite une riposte significative. Assabah estime que l’accord de libre-échange est tout indiqué pour mener à bien cette riposte. En effet, depuis la signature de l’accord d’Agadir instaurant une zone de libre-échange entre le Maroc, la Tunisie, la Jordanie et l’Egypte, le Maroc est devenu le premier importateur maghrébin de produits tunisiens. Pour la seule année passée, le Maroc a importé 20.000 tonnes de dattes tunisiennes, se classant en première position loin devant l’Italie, deuxième importateur de dattes de Tunisie. A contrario, les exportations marocaines vers la Tunisie couvrent à peine 50% des importations du Royaume à partir de ce pays. Ainsi, durant l’année dernière, le Maroc a importé en proenance de la Tunisie la valeur de 2.280 milliards de dirhams, alors qu’il n’a exporté qu’une valeur de 1,296 milliards de dirhams.

Assabah prévoit, en cas de suspension dudit accord de libre-échange, d’énormes dégâts pour l’économie tunisienne, déjà mise à genoux par la profonde crise politique que Kaïs Saïed a déclenchée dès son élection à la tête du pays. Cet effet néfaste sera d’autant plus marqué que la Tunisie a largement profité de son accord de libre-échange avec le Maroc pour le noyer de cahiers scolaires, soit 80% de cahiers exportés annuellement par le pays de Bourguiba. Cette autre «agression» économique de la Tunisie a obligé le Maroc à recourir à l’Organisation mondiale du commerce, et à établir des barrières douanières pour limiter les dégâts induits sur son marché par les exportations tunisiennes de cahiers. 

Par Mohamed Deychillaoui
Le 30/08/2022 à 22h08