Marhaba 2022: des rapports parlementaires alertent sur les dysfonctionnements du dispositif de vente de billets

Arrivée des premiers passagers au port de Tanger Med dans le cadre de l’opération «Marhaba 2022», le dimanche 5 mai 2022.

Arrivée des premiers passagers au port de Tanger Med dans le cadre de l’opération «Marhaba 2022», le dimanche 5 mai 2022. . MAP

Revue de presseKiosque360. La vente des billets connaît un tel chaos au point que toute l’opération de la traversée du Détroit risque d'être compromise. Cet article est une revue de presse du quotidien Al Akhbar.

Le 22/06/2022 à 21h15

Depuis le début, et bien avant le lancement de l’opération Marhaba 2022, les autorités des deux côtés du Détroit étaient bien claires. Les billets d’embarquement ne seront pas vendus dans les ports. Or, c’est ce détail qui risque de faire tomber à l’eau tout le travail qui a été fait pour faire réussir cette opération. Dans son édition du 23 juin, le quotidien Al Akhbar cite des sources gouvernementales, qu’il n’a pas nommées, et affirme que la vente des billets connaît un tel chaos au point de risquer de compromettre toute l’opération de la traversée du Détroit.

Le quotidien qui parle de «rapports parlementaires», que les autorités gouvernementales auraient reçus dernièrement, assure que la première phase de la traversée, soit depuis l’Espagne vers le Maroc, se passe dans des conditions qu’on ne peut pas qualifier de confortables. Et cela est dû à la décision que le quotidien qualifie de «surprenante», qui consiste à refuser la vente de billets dans l’enceinte du port d'Algésiras. D’après le quotidien, les voyageurs auraient été pris de court par cette décision qui aurait été prise à la dernière minute.

Dans le passé, et depuis des décennies, explique le quotidien, ce n’était pourtant pas le cas. Les voyageurs pouvaient acheter leur billet même une fois dans le port. Aujourd’hui, les compagnies maritimes, affirme le quotidien, auraient décidé de confier cette opération à un nombre limité d’agences en dehors du port pour pouvoir monopoliser l’opération et donc «réaliser des profits conséquents».

Ces changements introduits cette année dans l’opération de vente de billets risquent donc de provoquer des cafouillages au port et rendre la traversée pénible pour les voyageurs, soutient le quotidien.

Il faut noter que cette obligation pour les voyageurs de disposer d’un billet avant de pouvoir accéder aux enceintes portuaires, tant au Maroc qu’en Espagne, est effectivement l’une des nouveautés de l’opération Marhaba de cette année. L’idée est justement d’éviter des attroupements devant les guichets des compagnies maritimes au sein des ports ainsi que les longues files d’attente. L’objectif étant, en plus de se conformer aux dispositions de sécurité sanitaire, d'améliorer l'expérience de la traversée. Les compagnies maritimes n’ont donc pas cessé de recommander vivement aux MRE d’acquérir leurs billets avant de prendre la route.

Cela dit, souligne Al Akhbar, en prévision du lancement de l'opération Marhaba 2022, les autorités ont mis en place un important plan de flotte adapté aux infrastructures portuaires, aux capacités de gestion des flux et au trafic prévisionnel attendu. Ainsi, 32 navires seront mobilisés pour assurer 572 rotations hebdomadaires, offrant une capacité totale de 471.000 passagers et 124.000 véhicules par semaine. Rien que pour l'axe principal Tanger Med-Algésiras, 14 navires seront mobilisés et effectueront jusqu'à 47 rotations par jour.

Par Amyne Asmlal
Le 22/06/2022 à 21h15