Des dirigeants de sociétés ont exploité des subventions et des facilités étatiques accordées à des investisseurs privés pour détourner des dizaines de millions de dirhams. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du week-end (20 et 21 août), que ces sociétés devaient réaliser des projets de développement dans les domaines du logement social et de la pêche maritime.
C’est une plainte déposée par les associés d’une entreprise, qui avait bénéficié de ces projets, qui a déclenché l’enquête de la BNPJ menée sous la supervision du parquet compétent. Les plaignants ont découvert que leurs projets ont été cédés, dans des circonstances suspectes et avec tous les avantages accordés par l’État, à d’autres entreprises.
Des soupçons pèsent sur leurs dirigeants d’avoir perçu des dizaines de millions de dirhams en contrepartie de la cession des biens et des avantages acquis. Selon cette plainte, les responsables de cette société avaient conclu un accord avec l’État pour réaliser des projets dans le logement économique en bénéficiant de plusieurs incitations fiscales, de facilités dans l’obtention des autorisations ainsi que l’acquisition du foncier avec des prix symboliques. Mais c’est une autre entreprise qui a été chargée de réaliser ces projets en s’accaparant, dans des circonstances ambiguës, les avantages et les biens fonciers.
Assabah souligne que cette arnaque s’est étendue au secteur de la pêche maritime quand un bateau de pêche en haute mer a été cédé, dans les mêmes conditions, avec un prix symbolique à une autre société. Les associés indiquent que leur entreprise avait bénéficié d’incitations fiscales et d’autres avantages pour acquérir ce bateau dans le but d’encourager ce type de pêche et de créer de nouvelles opportunités d’emploi. Des sources indiquent que des intermédiaires (samsara) commencent par créer des entreprises, supposées, spécialisées dans les activités précitées pour jouir des avantages fiscaux et de facilités d’autorisations.
Ils revendent, par la suite, ces projets avec leurs biens fonciers et leurs avantages fiscaux a d’autres sociétés moyennant des dizaines de millions dirhams. Les mêmes sources soulignent que les intermédiaires ont constitué, avec des parties dans les établissements publics, un réseau pour escroquer l’État via ces projets de développement. Ces groupes les protègent et dissimulent leurs fraudes aux responsables dans les services centraux en empêchant des commissions de faire le suivi de ces projets moyennant des commissions et des parts dans les bénéfices réalisés.