Ban Ki-moon «déçu» suite à la marche de Rabat et il l’a fait savoir. Lors d’une rencontre hier lundi 14 mars avec le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, le secrétaire général de l’ONU a déploré «un manque de respect» du Maroc envers sa personne et l’ONU.
«De telles attaques témoignent d’un manque de respect pour sa personne et pour les Nations Unies», indique un communiqué de l’ONU, s’interrogeant sur la présence parmi les manifestants de «plusieurs membres du gouvernement marocain».
Evoquant l’utilisation du terme «occupation» pour qualifier le recouvrement par le Maroc de son intégrité territoriale, lors de son voyage le 5 mars à Tindouf, le responsable onusien affirme avoir «pris note du malentendu» autour de ce terme, affirmant l’avoir utilisé pour décrire sa «réaction personnelle» au sort des Sahraouis de Tindouf.
Il faut préciser que c'est justement ce dérapage verbal qui a déclenché l’ire du gouvernementt et de tout le peuple marocain, sorti dimanche 13 mars à Rabat, crier son indignation contre cette dérive jamais commise par aucun des prédécesseurs de Ban Ki-moon. Un déraparge d'autant plus inadmissible qu'il remet en cause l'impartialité à laquelle est tenu le SG des Nations Unies de par la mission qui lui est confiée.
Campant sur une position à la fois défensive et de victimisation, le responsable onusien a accusé Rabat d’avoir cherché à présenter de manière délibérément «erronée» les objectifs de son voyage.
Ban Ki-moon ne s’est pas limité à ce registre des accusations, poussant le bouchon jusqu’à demander au ministre Mezouar des «assurances» pour que «l’ONU soit respectée au Maroc».
Tout bien considéré, la réaction de Ban K-moon trahit des accents de désarroi par rapport à la riposte populaire marocaine massive et ferme contre ses dérapages du côté de Tindouf.
Cette réaction appelle quelques remarques : le mandat qui est attribué à ce haut fonctionnaire de l’ONU tenu par une obligation de réserve, de neutralité et d’objectivité, l’autorise-t-il à émettre «une réaction personnelle» ? Pourquoi se plaint-il dès lors qu’il admet, de facto, l’utilisation de ce terme problématique ? Peut-il mettre ce dérapage sur le compte du «malentendu» ou de l’interprétation «erronée» de ses propos ? Après tout, le peuple marocain avait-il besoin d'une "permission" de la part de l'ONU pour manifester?
Une chose reste sûre : au lieu de réagir à une manifestation populaire spontanée, celle de trois millions de Marocains, en dehors de toute distinction d’âge, de couleur politique ou de catégorie sociale, Ban Ki-moon aurait pu simplement avoir l'humilité de reconnaître qu'il s'est trompé en utilisant le mot "occupation". Car il n'y a aucun "malentendu" pour les centaines de milliers de presonnes, blessées par ce mot sorti de la bouche du SG de l'ONU, et qui sont sorties crier leur colère haut et fort.