Manoeuvres algéro-polisariennes: le président sud-africain Jacob Zuma reçoit Brahim Ghali ce vendredi

Jacob Zuma, président de l'Afrique du Sud. 

Jacob Zuma, président de l'Afrique du Sud.  . DR

Une rencontre aura lieu, ce vendredi 6 janvier à Pretoria, entre Jacob Zuma et Brahim Ghali. Cette rencontre, qui intervient à la veille du 28e Sommet de l'UA, s'inscrit dans le cadre des manoeuvres d'Alger pour "faire échec" à la volonté de Rabat de réintégrer la structure panafricaine.

Le 05/01/2017 à 16h27

"Le président de la RASD, Brahim Ghali, sera accueilli ce vendredi 6 janvier à Pretoria par le président Jacob Zuma", indique un communiqué de la présidence sud-africaine. Cette visite, toujours selon la présidence sud-africaine, "vise à approfondir et à renforcer les relations politiques déjà existantes entre les deux pays, consolidées par les liens historiques forts qui remontent aux années de lutte contre le colonialisme et l'apartheid". 

Un prétexte qui cache de manière à peine voilée les visées de l'axe Alger-Pretoria, décidés à "faire échec" à la volonté du Maroc de réintégrer l'Union africaine. Le président sud-africain, Jacob Zuma, pas plus d'ailleurs que le président Abdelaziz Bouteflika, ne font d'ailleurs mystère de leur désir de contrecarrer le retour du royaume au sein de la structure panafricaine, envers et contre la volonté de la majorité des pays africains, -près de 38 pays, selon les dernières informations-, qui ont exprimé clairement leur soutien au retour du Maroc au sein de l'UA.

La visite du président de la "RASD" à Pretoria s'inscrit en effet dans le cadre des manoeuvres algéro-sud-africaines pour tenter de "saborder" le retour du Maroc au sein de la structure panafricaine, qui attend d'être acté lors du 28e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA prévu pour cette fin janvier 2017 à Addis Abeba, en Ethiopie.

Alger et Pretoria savent pertinemment que la réadmission du Maroc au sein de l'UA entraînera de facto l'éjection de la "RASD", sachant que cette entité qui n'a d'existence que sur le papier est réprouvée par la majorité des pays membres de l'UA. Pour s'en apercevoir, il suffit de constater que, lors du dernier sommet de l'UA, qui s'est tenu en juillet 2016 à Kigali, capitale rwandaise, pas moins de vingt-huit pays avaient adressé une motion au président tchadien Idriss Déby Itno, alors président de l'UA, appelant à l'expulsion de la "RASD".

Face à ce soutien franc et massif au retour du Maroc au sein de l'UA, Alger et Pretoria ont tenté, via la présidente sud-africaine sortante de la commission de l'UA, Dlamini-Zuma, ex-épouse de Jacob Zuma, de basses manoeuvres afin de contrecarrer ce retour, allant jusqu'à appeler à soumettre la demande de Rabat à un "examen politique" ! Une loufoquerie qui en dit long sur le désarroi de l'axe Alger-Pretoria, et qui renvoie ces derniers à leurs contradictions quand ils appelaient au respect du statut constitutif de l'UA.

Désemparés par la "volteface" d'Addis Abeba (Ethiopie), Dar Essalam (Tanzanie) et Abuja (Nigeria), pour ne citer que ces grands pays africains anglophones, autrefois acquis à la thèse algéro-séparatiste, Alger et Pretoria s'agitent aujourd'hui dans tous les sens. La visite organisée au profit de Brahim Ghali à Pretoria s'inscrit dans cette optique de gesticulations. Ils n'ont d'ailleurs pas d'autre recours contre un retour inévitable du Maroc au sein de l'UA, légitimé par la géographie, l'histoire commune et surtout par la voie démocratique sachant que le royaume jouit du soutien des deux tiers, et donc de la majorité, pour réintégrer l'UA par la grande porte.

Par Ziad Alami
Le 05/01/2017 à 16h27