Jusqu’ici, les parasitages se limitaient à créer du bad buzz sur la toile, en s’en prenant par contingents entiers de «mouches électroniques» à toutes les publications et partages un tant soit peu favorables au Maroc sur les réseaux sociaux. Que ce soit à la faveur d’un succès diplomatique, d’un projet de développement ou d’une prouesse sportive, nombreux étaient les trolls et autres proxies à en caricaturer, sous de faux profils, la portée ou à en réduire l’importance. C’est même devenu une habitude et l’on a fini par s’y faire. Après tout, la guerre électronique était déclarée et c’est le chef de l’armée, Saïd Chengriha himself, qui en avait donné le coup d’envoi.
Sauf qu’il y a du nouveau en la matière. Et ce qui était pour l’heure des tentatives de nuisance, qui renseignent davantage sur une absence totale de maturité que sur une quelconque efficacité, s’est transformé depuis quelques semaines en incitations visant à semer le trouble au Maroc. Sur la Toile comme sur le terrain.
Une des manifestations de ce changement de tactique a été la vague migratoire bloquée ce week-end par les forces de l’ordre sur le passage séparant la ville de Findeq du préside occupé de Sebta. Si des jeunes et des mineurs majoritairement marocains (mais il y avait aussi des Subsahariens, des Algériens, des Tunisiens et même des Syriens) ont regagné ce point de ralliement, c’est en réponse à des appels sur les réseaux sociaux relayés par des comptes, certes marocains pour la plupart, mais qui ont été lancés par des comptes anonymes aux adresses IP inconnues. Les initiateurs de ces appels qui ont fait boule de neige ne sont visiblement pas marocains. Le régime d’Alger avait pour habitude de souffler sur les braises et à surligner le trait. Il en vient aujourd’hui à initier des manifestations, fixant heures, dates et endroits. Beaucoup de ces tentatives n’aboutissent pas et restent sans suite. Mais celle de l’assaut de Sebta a trouvé écho dans des pages locales qui l’ont partagée en toute bêtise.
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Mieux, parmi les personnes stoppées alors qu’elles s’apprêtaient à franchir la clôture de séparation Findeq-Sebta, figurent nombre d’Algériens. La désormais plus célèbre d’entre eux est une tiktokeuse qui brandissait fièrement un iPhone dernier cri lors de sa participation à cette «grande évasion», et incitait sur le réseau social à la récidive, au mépris des autorités et forces de l’ordre marocaines qu’elle n’a d’ailleurs pas hésité à dénigrer. Cette fausse Marocaine a été abondamment reprise par les médias publics algériens.
«L’influenceuse» en question a fini par être arrêtée. La ressortissante algérienne a été interpellée, le mardi 17 septembre, par des éléments de la Gendarmerie royale de Belyounech puis mise à la disposition des autorités judiciaires de Fnideq pour enquête. Elle est accusée de diffusion d’informations sur les réseaux sociaux appelant à l’organisation d’une migration illégale massive pour le dimanche 15 septembre et de tentative de récidive. En témoigne son annonce, devant les caméras des médias assurant la couverture sur les lieux, de son intention de revenir à la charge, motivant sa démarche tantôt par «le manque d’opportunités d’emploi», tantôt par sa «maladie» ou celle de son enfant, ou encore par un besoin vital «d’une aide sociale». Le tout dans une darija parfaite, et en se faisant évidemment passer pour une Marocaine.
Selon nos informations, la mise en cause sera déférée devant le parquet compétent à Tétouan. Étonnement ou pas: finalement, c’est cette même influenceuse qui a fait les choux gras des médias algériens ayant donné un large écho, évidemment à la sauce algérienne, truffée de mensonges et d’exagérations, à cette tentative et à sa «figure» de proue.
Autre démonstration de la montée en charge du régime d’Alger contre les valeurs sacrées du Royaume, le sponsoring et l’organisation de marches et manifestations pro-séparatistes en Europe. La technique est datée, mais le pouvoir algérien ne semble plus se contenter des mêmes «têtes» et des mêmes mercenaires du Polisario. Il y ajoute désormais des soi-disant «militants» rifains, auxquels il déroule le tapis rouge et ouvre grand le chéquier. Il était d’ailleurs étonnant de voir des pro-Polisario et des séparatistes monnayant leurs services, se revendiquant du Rif (vivant en Europe, souvent de trafics en tous genres), en ce samedi 14 septembre à Bruxelles, réunis pour crier leur haine contre le Maroc et ses institutions au nom de la «lutte contre l’occupation marocaine».
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Même des terroristes avoués, aux mains ensanglantées par des vies humaines, ont été invités à cette «party». C’est le cas de Ali Aarrass, ressortissant belgo-marocain arrêté en Espagne en 2008 et condamné au Maroc pour terrorisme, dans le cadre de l’affaire Belliraj, à 12 ans de prison (dont il a purgé une dizaine au Royaume).
Libéré en 2020, il s’est mué, comme par miracle, en «défenseur des droits de l’Homme» et en «victime de torture», espérant occulter son passé sanguinaire de leader, financier et logisticien du mouvement terroriste «Al Moujahidine du Maroc», dont il armait aussi les membres. C’est donc naturellement qu’il a trouvé sa place de faire-valoir des thèses séparatistes et des agendas hostiles au pays auquel il dit pourtant appartenir.
Fait marquant, la couverture médiatique des «indépendantistes rifains» de cette sortie a eu l’honneur d’être relayée par la télévision officielle, et internationale, algérienne: AL24.
Après tout, pourquoi pas, Alger ayant offert une villa cossue sur les hauteurs d’Alger à une poignée de repris de justice d’origine rifaine pour ouvrir leur bureau de représentation sous la bannière du «Parti nationaliste rifain». C’était en mars dernier, alors que le chef de ce groupuscule, un certain Yuba El Ghdioui, avait explicitement demandé une aide militaire et logistique à la junte. En plus de camps d’entraînement, cela va de soi.
Si, l’un dans l’autre, seulement quelques dizaines de personnes ont pu être rassemblées dans cette manifestation, on notera le «mix» des genres orchestré par le régime d’Alger pour tenter de donner une masse critique à sa charge contre le Maroc et son intégrité territoriale. Une nouvelle tournure qui ne fait apparemment que commencer et qui aura, à ne pas en douter, le même retentissant échec que ses précédentes. Les techniques changent, mais la bêtise reste intacte.