Mairie de Casablanca: interrogations sur le financement de la vision 2028

Le siège du Conseil de la ville de Casablanca

Le siège du Conseil de la ville de Casablanca . Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseLa mairie de Casablanca promet un important programme d’investissement dans le cadre de sa vision 2028 actuellement en discussion. Sauf que la réalité des finances de la ville remet clairement en cause cette ambition. Cette revue de presse est tirée d’un article d’Assabah.

Le 30/03/2023 à 20h57

C’est une vision pleine de promesses que compte déployer la mairie de Casablanca à l’horizon 2028. Sauf que son financement laisse poser plusieurs questions, notamment en raison de l’enveloppe conséquente qu’il faudra mobiliser.

Dans son édition du vendredi 31 mars, Assabah se pose justement la question, dans la mesure où la mairie ne s’est pas encore décidée sur le montant réel que nécessitera le déploiement de cette vision, et avec elle le plan d’action actuellement en discussion au sein des différentes commissions du Conseil de la ville. Ce dernier est, pour rappel, constitué de pas moins de 100 projets d’investissement, répartis sur plusieurs secteurs. 

Or, la ville souffre déjà de problèmes de financement qui remettent en cause sa capacité à les réaliser. Casablanca est, en effet, connue pour supporter des charges en croissance constante, tandis que ses ressources varient d’une année à l’autre.

Face à ce constat, la mairie n’a semble-t-il pas trouvé d’autre solution que de revoir ses ambitions à la baisse, afin de faire passer sa vision 2028. Alors qu’il y a un mois et demi à peine, elle évaluait l’enveloppe nécessaire à 45 milliards de dirhams, elle l’a dévaluée une première fois à 42 milliards, puis une deuxième fois à 39,5 milliards de dirhams. 

Avec toutes ses révisions, souligne Assabah, l’engagement total de la mairie dans l’exécution des projets de cette vision est passé de 11 milliards de dirhams initialement prévus à 7,7 milliards dans la version du programme soumise aux commissions cette semaine. Et encore, les observateurs s’attendent à ce que ce montant soit revu à la baisse, en raison des difficultés de la ville à mobiliser des ressources. 

A cet effet, ajoute la même source, le cabinet de conseil qui accompagne la mairie dans ce projet lui a déjà soumis différentes hypothèses pour financer sa quote-part. Pour la version actuellement en discussion et qui porte sur un engagement de 39,5 milliards de dirhams, il faudrait à la ville une augmentation de 13% au moins de ses ressources, en plus d’un crédit de 1,5 milliard de dirhams. Si elle y arrive, elle pourra ainsi mobiliser un montant total de 13,4 milliards de dirhams, à partir duquel elle pourra réserver 7,7 milliards de dirhams au programme d’investissement.

Comme le fait remarquer le journal, pour l’heure, cette hypothèse reste à l’état de simple jonglage mathématique pour convaincre de la faisabilité du programme. Or, la réalité est telle que dans les rangs des élus, les lacunes structurelles dont souffre Casablanca dans la mobilisation des ressources remet clairement en cause la capacité de la mairie à concrétiser cette vision 2028.

Par Fayza Senhaji
Le 30/03/2023 à 20h57