Le gouvernement n'a pas laissé passer une semaine pour offrir un cadeau de l'Aïd aux citoyens en baissant le prix du litre d'essence de 32 centimes dans le cadre du système d'indexation. Mais l'Istiqlal jette la suspicion sur cette mesure, la qualifiant de ruse. Al Massae, dans sa version du week-end, citant le ministère des Affaires générales, affirme que "les prix du gasoil et du fuel ne subiront aucun changement et se maintiendront à leur prix actuel de 8,84 dirhams le litre et 5.328 dirhams la tonne". "Cette tarification, selon la même source, inclut les frais de transport entre la raffinerie de Mohammedia et les autres villes du pays."
Al Alam, organe de l'Istiqlal (opposition), écrit que la "dernière décision de baisser uniquement le prix de l'essence, en occultant celui du gasoil, confirme que le gouvernement de Benkirane II continue d'agir de façon politicienne dans sa gestion des affaires publiques. Pire, d'après ce quotidien, ce nouveau gouvernement continue de sacrifier les affaires économiques pour des considérations purement politiciennes". Et d'ajouter que "le gouvernement a commencé à appliquer sa stratégie en matière économique dans l'improvisation et la précipitation. L'Exécutif ne se soucie guère des intérêts des citoyens ni de ceux de l'économie et des finances publiques". Le journal Al Alam poursuit ses critiques, estimant que "l'indexation et la hausse des prix de certains produits pétroliers à la mi-septembre ont été calculées sur la base d'une moyenne ayant couvert les deux mois qui ont précédé leur entrée en vigueur, ce qui signifie que les prix devraient encore restés inchangés".
Assabah, quant à lui, nous apprend que "l'opposition menace de présenter une motion de censure au Parlement". Et le journal d'ajouter que "Abdellatif Ouahbi, chef du groupe du PAM à la Chambre des représentants, a par ailleurs appelé Salaheddine Mezouar à prouver que son parti n'est pas la roue de secours". "Ce climat électrique intervient alors qu'une polémique enfle, selon ce quotidien, au sujet de la constitutionnalité de ce gouvernement, l'opposition s'attachant au texte du communiqué du cabinet royal qui, selon elle, qualifie le gouvernement de "nouveau".
Lutte politique
La rentrée politique est très agitée au Parlement. L'opposition entretient cette tension par des critiques toujours acerbes contre le système de l'indexation des prix de certains produits pétroliers, ainsi que par une nouvelle arme qu'elle compte bien vite dégainer : Elle menace en effet de présenter une motion de censure dans le but de faire tomber le gouvernement de Benkirane II et d'exiger par ailleurs d'Abdelilah Benkirane de venir au Parlement présenter son programme gouvernemental, justifiant leur demande par le fait que sa composition a été remodelée de fond en comble. Elle estime ce gouvernement non conforme à la constitution, constatent les observateurs. Aussi, deux remarques s'imposent. Primo, une motion de censure qui ferait tomber le gouvernement Benkirane II est impossible à envisager pour le moment, à moins qu'une partie de la majorité vote dans le sens de l'opposition. Benkirane et son parti du PJD ont plus d'une corde à leur arc. Secundo, l'opposition s'entête à réclamer à Benkirane de venir présenter son plan d'action. Il faut qu'elle sache ce qu'elle veut. La rentrée s'annonce rude et jonchée de contradictions.