A une journée de la date prévue pour le dépôt des amendements aux projets de textes électoraux, la couleur est annoncée: ce 1er mars, le PJD menace, par le biais de son secrétaire général adjoint, de voter contre le projet de loi organique relatif à la Chambre des représentants. En cause: son refus de calculer le quotient électoral sur la base des inscrits, au lieu des voix valides comme lors du dernier scrutin. Une décision qui isole le parti dirigé par le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, tant les autres partis politiques sont tous en faveur d’une réforme de la base de calcul du quotient électoral.
Dans sa livraison du 2 mars, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia indique que le parti de la Lampe réitère son refus de calculer le quotient électoral sur la base des inscrits aux listes électorales. Un statu-quo que la formation islamiste défend bec et ongles, puisque la nouvelle méthode de calcul, soutenue par la majorité des partis politiques, lui fera perdre des sièges lors du prochain scrutin législatif. C’est dans ce sens que le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, s’est réuni avec les chefs de groupes parlementaires à la Chambre des représentants, pour s’attarder sur les divergences qui persistent au sein des formations.
Selon le secrétaire général d’un parti représenté au Parlement et joint par le quotidien, la liste nationale des jeunes, qui brille par son absence dans le projet de loi adopté en Conseil de gouvernement, divise les formations. Mais c’est bel et bien le quotient électoral qui occupe la tête de liste des divergences entre les partis politiques. Même le parti Authenticité et modernité (PAM), au début réticent, semble, selon le quotidien, rejoindre le camp des partis politiques, majorité et opposition confondues, appelant au changement de la méthode de calcul. Seul le PJD campe sur sa position, jugeant que la nouvelle méthode proposée par ses concurrents est "non-constitutionnelle" et "ne sert pas la démocratie".
D’après Al Ahdath Al Maghribia, le PJD n’entend pas lâcher du lest sur cette question. Une bataille qu’il entamera au Parlement, en votant contre le projet de loi organique relatif à la Chambre des représentants, si la méthode de calcul du quotient électoral a été modifiée. Selon une source dirigeante citée par le quotidien, le parti pourrait même saisir la Cour constitutionnelle pour obtenir gain de cause.