À l’approche de la date limite fixée par le ministère de l’Intérieur pour la soumission des propositions de réforme électorale, la question de la participation des Marocains du monde aux élections refait surface avec acuité. Les prochaines discussions entre les partis politiques et le ministère devraient donc aborder la possibilité d’impliquer les MRE dans la composition de la Chambre des représentants lors des prochaines élections législatives.
Des données émanant de réunions internes de certains partis, notamment l’Istiqlal et le PJD, indiquent que cette revendication a figuré en bonne place dans leurs propositions de réforme, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du vendredi 29 août. Selon une source parlementaire, ce débat avait déjà été évoqué lors des concertations préparatoires aux élections générales de 2021. Il avait alors été question, face à l’insistance du ministère pour supprimer la liste dédiée aux jeunes au profit du quota féminin (90 sièges), d’envisager un scénario alternatif: élargir l’hémicycle pour y intégrer une nouvelle liste supplémentaire, dite «des cadres et des Marocains du monde», comptant 30 sièges.
Cette modification, qui porterait le nombre total de députés à 425, nécessiterait une révision de la loi organique sur l’élection des membres de la Chambre des représentants. Selon les mêmes sources, ces propositions restent négociables, d’autant plus qu’il n’y a pas d’obstacle constitutionnel à l’augmentation du nombre de représentants, contrairement à la Chambre des conseillers. De leur côté, les observateurs appellent à ce que les négociations futures fassent preuve de courage et examinent pleinement les modalités d’une participation politique complète de la diaspora.
Ils estiment que l’intégration de compétences marocaines établies à l’étranger au sein de l’institution législative serait une valeur ajoutée considérable, offrant une voix à plus de trois millions de concitoyens, relaie Al Ahdath Al Maghribia. Néanmoins, ces mêmes analystes reconnaissent la persistance d’écueils juridiques, constitutionnels et techniques susceptibles d’entraver ce processus. La définition des critères d’éligibilité pour les candidats de la liste «Marocains du monde» constitue un défi de taille, particulièrement au regard de l’absence de représentation à l’étranger de la plupart des partis politiques nationaux.








