Lois électorales: Benkirane privilégie la chambre des représentants

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Revue de presseKiosque360. Le chef de gouvernement a donné une claque à Mohamed Cheikh Biadillah, en soumettant à la chambre des représentants les lois organiques relatives aux régions, aux collectivités territoriales et conseils des provinces et préfectures. La deuxième chambre voulait avoir la main sur ces lois.

Le 18/02/2015 à 00h01

A en croire Al Massae dans sa livraison de ce mercredi 18 février, Abdelilah Benkirane a soumis en premier lieu les trois textes de lois organiques relatives aux régions, aux collectivités territoriales et conseils des provinces et préfectures à la chambre des représentants. Il a pris le soin de consulter auparavant des spécialistes du droit constitutionnel pour justifier cette démarche qui s'explique par les craintes du chef de gouvernement de voir ces textes bloqués par une chambre des conseillers, dominée par l’opposition.

Cité par la publication, Mohamed Ansari, président du groupe istiqlali à la chambre des conseillers a exprimé son étonnement quant à l'approche de Benkirane, estimant que le gouvernement a eu recours à une interprétation "étriquée" et non "démocratique" du texte constitutionnel. Il a fait savoir que des membres de gouvernement avaient informé les présidents des groupes parlementaires à la chambre des conseillers que lesdites lois seront soumises en premier lieu à la chambre des conseillers eu égard à ses compétences et vu qu’elle comprend des députés représentant les chambres professionnelles, les collectivités locales et les conseils préfectoraux et provinciaux outre qu’ils sont de fins connaisseurs de ces lois aussi bien au niveau pratique que théorique. Selon Ansari, le texte constitutionnel n’est pas clair pour ce qui est de la soumission des lois organiques et des lois relatives aux collectivités et au développement social et économique, exprimant, au nom des partis de l’opposition, son regret que cette décision soit prise dans le "sens inverse".

En revanche, l’universitaire Abdallah Al-Harsi a estimé que seules les lois ordinaires relatives aux collectivités territoriales et au développement économique et social doivent être soumises à la chambre des conseillers, tandis que les autres lois organiques, quelle que soit leur nature, sont soumises à la chambre des représentants. Il a expliqué que la constitution fait allusion aux lois organiques en général sans définir leur nature ou énoncer qu’elles doivent être soumises à la chambre des représentants, vu que ces lois sont complémentaires à la constitution qui a conféré de larges compétences à la chambre des représentants contrairement à la deuxième chambre.

Par Samir Chennaoui
Le 18/02/2015 à 00h01