L’Intérieur assèche les sources de financement du terrorisme

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur. . DR

Revue de presseKiosque360. En matière de financement du terrorisme, les associations sont des cibles vulnérables. Elles peuvent facilement être utilisées pour collecter de l’argent qui servira par la suite pour mener des actions terroristes. Cet article est une revue de presse du quotidien Al Ahdath Al MaghrIbia.

Le 13/03/2022 à 20h15

En matière de lutte contre le terrorisme, les services sécuritaires marocains ont déjà une longueur d’avance. Sauf que l’aspect sécuritaire, aussi important qu’il soit, à lui seul n’est pas suffisant. C’est pour cela que le ministère de l’Intérieur s’attaque au volet financement du terrorisme à travers notamment les associations.

L’Intérieur vient en effet de lancer une alerte en direction des associations les prévenant contre la possibilité de leur utilisation par des organismes étrangers en tant qu’intermédiaire pour financer des activités criminelles au Maroc menées par des individus relevant de ces mêmes organisations, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro du lundi 14 mars.

En clair, le ministère de l’Intérieur, qui vient de publier un guide dans ce sens, a mis en garde les associations contre des situations ou une partie de l’argent qu’elles auront collecté à des fins caritatives pourrait être détournée pour financer des activités terroristes. Selon le quotidien qui cite le ministère, le risque que représente le financement du terrorisme ne s’arrête pas à ce niveau. Ce danger pourrait provenir tout aussi bien de petites activités commerciales totalement insoupçonnées. C’est ainsi par exemple que l’argent gagné par des vendeurs ambulants ou collecté par des mendiants pourrait, une fois rassemblé, constituer des sommes conséquentes qui pourraient servir pour le financement du terrorisme, aussi bien sur le territoire national qu’à l’étranger.

Le ministère a également mis en garde les associations contre le danger que pourraient représenter les personnes rentrées des zones de conflit. Ainsi, d’anciens jihadistes rentrés de Syrie ou d’Irak, une fois qu’ils auront purgé leur peine d’emprisonnement, seraient tentés de reprendre leurs activités en essayant justement d’infiltrer des associations pour les utiliser afin de mettre en exécution leur agenda terroriste.

Dans l’une de ses recommandations, poursuit Al Ahdath Al Maghribia, le Groupe d’action financier (GAFI, qui relève de l’ONU) a identifié les organismes à but non lucratif comme vulnérables à une exploitation à des fins de financement du terrorisme. Selon Gafi, les pays devraient appliquer des mesures ciblées et proportionnées à ces organisations, selon une approche basée sur les risques, pour les protéger d’une exploitation à des fins de financement du terrorisme.Par ailleurs, souligne le quotidien, le ministère de l’Intérieur a également évoqué le cas où les réseaux sociaux pourraient servir de moyen pour collecter de l’argent servant à financer des activités terroristes. C’est ainsi qu’une étude qui a été réalisée récemment a montré que des opérations de collecte d’argent ont été lancées sur les Telegram, Twitter, Instagram et Facebook pour différents objectifs à caractère social et humanitaires, notamment des actions de bienfaisance. L’argent collecté a été finalement détourné pour servir d’autres causes que celles déclarées. Des collectes d’argent ont ainsi été réalisées au bénéfice des réfugiés dans les zones de conflit, mais ont servi en fin de compte à financer des organisations radicales.

C’est pour dire que le financement du terrorisme est généralement plus difficile à détecter. Mais la mise en place efficace d’un dispositif de vigilance et de veille interne permettra la détection et l’atténuation aussi bien des risques relatifs au financement du terrorisme. D’où cette initiative du ministère de publier un guide destiné aux associations.

Par Amyne Asmlal
Le 13/03/2022 à 20h15