Contrairement à celle d’Alger, «la diplomatie marocaine, guidée par les orientations de Sa Majesté le Roi, repose sur la sagesse et des acquis conformes à ses intérêts», a estimé dans un entretien avec Le360 le politologue El Moussaoui Ajlaoui, spécialiste en géopolitique de l’Afrique. En 2025, cette diplomatie continuera à enregistrer des succès car «le Maroc sait se comporter intelligemment avec les questions du moment» dans son environnement régional.
Le chercheur universitaire a cité, à titre d’exemple, le réchauffement des liens avec la Mauritanie, au point que certains milieux comparent ces relations à un «axe Dakar/Nouakchott/Rabat/Madrid/Paris». Il rappelle, à ce propos, la visite privée au Maroc du président chinois Xi Jinping. «Ce séjour a été transformé en une visite officielle avec une rencontre avec le prince héritier Moulay El Hassan», a souligné le politologue.
Quant au président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, il a reçu un accueil chaleureux de la part du roi Mohammed VI, marquant la première visite d’un chef d’État mauritanien au Maroc depuis 1989, date de la création de l’Union du Maghreb, un regroupement constamment combattu par le régime militaire d’Alger. Ce rapprochement, selon lui, n’a pas été du goût d’Alger, qui a toujours manœuvré contre des relations excellentes entre Rabat et Nouakchott.
Se basant sur des indications non confirmées officiellement, El Moussaoui Ajlaoui a par ailleurs évoqué un sommet tripartite, tenu récemment aux Émirats arabes unis, entre les présidents émirati, mauritanien et le souverain marocain. L’échec de la diplomatie algérienne s’est soldé par le rappel de son ambassadeur en Mauritanie et son remplacement par un chargé d’affaires. «C’est un échec du renseignement de ce pays», a estimé l’expert.
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Celui-ci enfonce le clou en rappelant la position du Mali contre l’Algérie, accusée «d’ingérence dans les affaires intérieures maliennes en soutenant le séparatisme et le terrorisme au Mali». Le Mali ne veut plus des Accords d’Alger, qui ne remplissent plus les conditions de préservation de son intégrité territoriale, menacée par des «rebelles» qualifiés d’islamistes radicaux.
Selon le politologue, «la dernière déclaration du ministère malien des Affaires étrangères a résonné comme un véritable camouflet», Bamako exhortant ouvertement le régime d’Alger à se concentrer sur ses propres affaires intérieures, en particulier la question sensible de la Kabylie.