Dans un entretien avec Le360, le politologue a fait référence aux récents succès enregistrés par la diplomatie marocaine après les soutiens apportés, cette semaine, par la Serbie, le Chili, le Sultanat de Brunei et la Suisse à l’intégrité territoriale du Royaume. «Ce qui se passe actuellement au sein du régime algérien est symptomatique d’un profond malaise qui interpelle l’opinion internationale», a d’emblée affirmé cet expert en géopolitique, spécialiste du Maghreb et du Sahel.
«Les États qui ont reconnu la marocanité du Sahara et qui adhèrent au processus de paix sont parvenus à la réalité selon laquelle Alger fait du Sahara son cheval de bataille, non pas pour défendre les intérêts de la population sahraouie, mais tout simplement pour contrecarrer la légitimité de la cause nationale». Et d’ajouter que «le régime algérien n’a aucune vision, aucune conviction. Il navigue à vue à bord d’un bateau qui prend l’eau de partout».
Pour étayer son opinion, Moussaoui Ajlaoui a constaté qu’en moins de cinq ans, l’Algérie a changé de ministre des Affaires étrangères à cinq reprises, sans parler des limogeages de diplomates d’Alger à l’ONU et des changements d’ambassadeurs dans plusieurs capitales.
«On ne peut pas produire une vraie diplomatie de cette manière», a-t-il estimé, «surtout avec des bouleversements permanents et brusques». Cette instabilité, selon lui, «on la retrouve même au niveau des sécuritaires algériens, avec des départs de généraux et des incarcérations de dignitaires du régime».
La gifle serbe à la diplomatie algérienne
Et d’en apporter des preuves en rappelant que «l’ébullition interne a conduit à l’arrestation de plus de 300 journalistes. L’opinion internationale est aujourd’hui bien informée sur la façon dont ce régime bizarroïde exploite la question du Sahara pour détourner l’attention de la société algérienne».
Il en veut comme autres preuves le bien-fondé de la cause nationale, illustré par les récentes positions exprimées par le Chili, la Serbie, le Sultanat de Brunei et la Suisse en faveur de l’intégrité territoriale du Maroc. Moussaoui Ajlaoui n’a pas non plus omis de rappeler le verdict du Tribunal de Londres, qui vient de reconnaître la légitimité du commerce avec les provinces sahariennes.
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S’agissant du récent cas de l’Algérie avec la Serbie, l’analyste a noté «une flagrante contradiction qui prouve que le régime algérien exploite la question du Sahara à des intérêts personnels et égoïstes. Ahmed Attaf (ministre algérien des Affaires étrangères, NDLR) a récemment affirmé, au terme de sa visite en Serbie, que ce pays appuie toutes les positions de l’Algérie en ce qui concerne le Sahara. Or, immédiatement après, la Serbie, par la voix de son chef de la diplomatie, a reconnu la marocanité du Sahara en soutenant le projet d’autonomie, en assénant ainsi une gifle à Alger».
Des dissensions internes
Cela démontre, a-t-il dit, que «le régime d’Alger, est affaibli pas des dissensions internes. Il navigue contre le courant d’un processus de paix, sachant que la question de la marocanité du Sahara a été réglée en 1975 aux termes d’un accord tripartite signé entre le Maroc, l’Espagne et l’ONU».
«C’est un conflit régional créé artificiellement par le régime militaire algérien qui s’accroche au pouvoir, alors que le Hirak (le mouvement de contestation populaire algérien) n’a cessé d’appeler à un État civil et non à un État militaire qui sévit depuis 1962», a conclu Moussaoui Ajlaoui.