Les secrets d’un deal proposé à la Russie pour surarmer l’Algérie contre le Maroc

Systèmes anti-aériens S-400, de fabrication russe.

Systèmes anti-aériens S-400, de fabrication russe. . dr

Des révélations tonitruantes filtrent sur la visite le 27 avril dernier en Russie du Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, qui a demandé à son homologue russe d’importants armements, dont des systèmes antiaériens S-400.

Le 11/06/2016 à 23h50

Alger se prépare-t-elle à une guerre contre le Maroc ? Qu’est-ce qui pourrait justifier ce contrat d’armement record que son Premier ministre a conclu avec son homologue russe, lors de son déplacement moscovite le 27 avril, juste après la visite du roi Mohammed VI le 15 mars dernier en république fédérale de Russie ? La lutte contre le terrorisme expliquerait-elle à elle seule cette commande record d’armements ultrasophistiqués, dont des systèmes antiaériens dernier cri ? Ce regain d’appétit pour les armes russes n’est-il pas motivé plutôt par une volonté de relancer la course à l’armement avec le Maroc ?

Autant de questions auxquelles des révélations «fuitées» à la presse russe et, signe des temps, iranienne, apporte quelques premiers éléments de réponse. Les secrets de la visite du Premier ministre algérien viennent en effet d’être dévoilés par l’agence de presse russe Sputnik et l’agence de presse iranienne Mehr, relayés à grand roulement de tambour par des médias algériens. Alors, qu’a demandé concrètement le Premier ministre algérien à son homologue russe ? «Alger avait proposé à la Russie, à l’occasion de la visite officielle de deux jours qu’avait effectuée le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à Moscou, les 27 et 28 avril passé, plusieurs nouveaux contrats d’armements, dont celui des systèmes antiaériens S-400», dévoile l’agence iranienne Mehr, relayée par le site d’information algérien «Le Jeune Indépendant».

Remarquez qu’il s’agit ici de «plusieurs contrats d’armements» et, comme l’a si bien souligné l’agence iranienne Mehr, reprise par ledit «Jeune indépendant», cette nouvelle commande, une de trop, intervient alors que l’Algérie est frappée par une crise financière historique en raison de la baisse des cours de pétrole.

Alger va-t-elle combattre le terrorisme avec des S-400 ?

Alger a beau jeu d’expliquer ses commandes d’armements par le besoin de combattre le terrorisme, ses arguments en trompe-l’œil ne convaincraient pas le plus naïf des naïfs de cette planète-terre. Et ce ne sont surtout pas ces révélations faites par le directeur général de la corporation d’Etat Rostec, Sergueï Tchemezov, qui diront le contraire. Ce dernier a confirmé à l’agence de presse russe Sputnic la demande d’Alger concernant le système antiaérien S-400, celui-là même que le régime iranien des Mollah demande à «l’Ours russe» depuis des années malgré l’opposition farouche des Etats-Unis. Il apparaît donc à l’évidence que ce S-400, commandé aussi par la Chine, et qui ne lui sera livré qu’en 2018, ne servira pas à contrer la nébuleuse terroriste de tous poils essaimant les frontières algériennes avec la complicité coupable des services algériens. Rappelons que Gaïd Salah, vice-ministre algérien de la Défense, a supervisé lui-même au mois d’avril dernier à la frontière est de l’Algérie des opérations de simulation d’interception des chasseurs F-16 possédés par les Forces royales air marocaines (FRA).

Mais passons, car ce n’est pas fini. Le directeur général de Rostec a ajouté que «la demande algérienne portait aussi sur l’achat de systèmes antiaériens russes de type Tor, de bombardiers SU-24, d’hélicoptères MI-28, de chars T-90 et de véhicules blindés BMP-T Terminator.Et ce n’est pas tout ! Le même responsable russe a ajouté que Moscou avait reçu aussi des demandes algériennes pour des missiles sol-air Buk-M2E et Antey-2500.

Contre qui s’arme l’Algérie ?

Selon des experts, rapporte «le Jeune Indépendant», l’accès de l’Algérie aux systèmes antiaériens S-400 «augmentera le poids militaires du pays et pourrait entraîner le Maroc dans une course aux armements». Est-il besoin de rappeler que l’armée algérienne s’est dotée, dans le courant 2016, de systèmes S-300, sans compter des hélicoptères d’attaque, les Mi-28 NE, de fabrication russe. Est-il besoin de rappeler encore que deux des 42 hélicoptères du même type ont été livrés pas plus tard que la semaine dernière sur une base aérienne dans le sud de l’Algérie par un avion-cargo Antonov 124 ?

«L’année dernière, l’Algérie a également acheté une douzaine de chasseurs-bombardiers russes Su-32 et Su-34 pour un montant d’environ 600 millions de dollars, ainsi que des avions de transport Il 76MD 90A».

Dans les proportions de ces achats, et malgré la dèche financière à laquelle elle est confrontée, il va sans dire qu’Alger nourrit des intentions hostiles contre ses voisins envers lesquels elle entretient une haine féroce et injustifiée au point de mettre en danger la stabilité et la paix de toute une région.

Maintenant, pourquoi ce regain d’intérêt algérien pour les armements russes ? Que cache vraiment ce nouveau deal algéro-russe record ? Pourquoi Moscou s’est-elle abstenue de voter en faveur de la résolution 2285 adoptée fin avril dernier par le Conseil de sécurité au sujet du Sahara marocain ? Qui a dit que l’argent n’a pas d’odeur ? Une chose reste sûre : Alger est prête à tout quand il s’agit de nuire aux intérêts du Maroc, serait-ce même en hypothéquant le présent et l’avenir de son peuple !

Par Ziad Alami
Le 11/06/2016 à 23h50