Mercredi 29 janvier à l’assemblée générale du conseil de la ville de Sebta, la tension était à son maximum. En cause, indique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du vendredi 31 du même mois, la colère générale des groupes parlementaires présents ce jour-là contre les représentants du parti d’extrême droite Vox, connu pour son hostilité envers les Marocains d’Espagne. La séance a même dû être interrompue à plusieurs reprises avant d’être stoppée net.
Tout avait commencé par des insultes proférées par certains dirigeants à l’égard des musulmans de Sebta et Melilla et ce, lors d’échanges partagés à travers l’application WhatsApp et dont certains passages ont filtré. D’où les débats houleux et les critiques adressées à Vox.
En tête des protestataires figuraient les représentants des Marocains du préside occupé. Ce mercredi-là, ils ont exigé non seulement des excuses publiques, mais aussi et surtout des explications quant à des propos jugés racistes.
Les échanges étaient tels que le maire de la ville, Juan Jesus Vivas (Partido Popular), a finalement décidé de mettre fin à la séance de travaux, après l’affrontement entre un représentant des Marocains de Sebta et des députés Vox. Une confrontation née alors que lesdits députés se sont mis à hurler et siffler le représentant marocain au moment où il donnait une intervention insistant sur le nécessaire respect du bon voisinage avec le Maroc.
Parmi les échanges WhatsApp polémiques et qui ont suscité l’ire des Marocains de la ville, des propos imputés à un responsable de Vox et dans lesquels il n’écartait pas le recours à la «lutte armée» (contre les musulmans, NDLR). «Je vous assure que ces gens-là (les musulmans de la ville) et à moins d’accepter leur vision islamique, vont nous traiter comme une puissance occupante, exactement comme Israël», a-t-il renchéri. Un autre député aurait abondé dans le même sens, allant jusqu’à affirmer qu’une Troisième guerre mondiale allait avoir lieu, qu’elle allait commencer «ici» et qu’elle serait menée d’abord contre l’islam.