Les femmes encore largement sous-représentées en politique: ce que recommande l’Organisation des femmes ittihadies

Lors du colloque sur «Les violences politiques et institutionnelles à l’égard des femmes», organisé ce samedi 20 avril à Casablanca.

Le 20/04/2024 à 20h37

VidéoL’Organisation des femmes ittihadies a organisé, ce samedi 20 avril 2024 à Casablanca, un colloque sur «Les violences politiques et institutionnelles à l’égard des femmes». L’occasion de faire le point sur les défis majeurs auxquels sont confrontées les femmes dans les sphères politiques et institutionnelles et de débattre des solutions pour y remédier.

La conférence a vu la participation de spécialistes du droit, de la politique, et des activistes, tous uni(e)s par leur engagement à lutter contre les injustices subies par les femmes dans des sphères politiques et institutionnelles.

Dans une déclaration à Le360, Hanane Rihhab, secrétaire générale de l’Organisation des femmes ittihadies, a souligné que «le Maroc a certes réalisé d’importants progrès vers l’autonomisation des femmes à travers des réformes juridiques et légales significatives. Cependant, ces avancées ne se manifestent pas encore de manière évidente au sein des structures politiques et des organes de gouvernance, où la présence féminine reste faible».

Dans le cadre politique, les femmes rencontrent d’énormes obstacles, notamment une représentation insuffisante qui limite leur capacité à exercer des rôles de leadership influents. Cette sous-représentation est encore plus marquée dans les échelons supérieurs de la gouvernance, tels que le Parlement, ainsi que les conseils régionaux, municipaux et provinciaux, a déploré Hanane Rihhab.

Cette situation souligne l’urgence d’adopter des mesures législatives robustes qui favorisent l’égalité et la parité de genre dans tous les aspects de la vie politique et institutionnelle. C’est pourquoi il est impératif, selon la secrétaire générale de l’Organisation des femmes ittihadies, de développer et d’implémenter des politiques qui non seulement augmentent la représentation des femmes dans ces sphères, mais qui assurent également qu’elles puissent accéder à des positions de décision clés. En faisant cela, on espère créer un environnement plus inclusif qui reflète véritablement les progrès législatifs et sociaux réalisés en faveur des femmes au Maroc.

De son côté, Meriem Jamal Idrissi, avocate au barreau de Casablanca et membre de l’Organisation des femmes ittihadies, a énuméré les nombreux défis auxquels sont confrontées les femmes qui aspirent à des rôles de direction, tant au niveau local que national. Elle a souligné qu’elles sont souvent victimes de harcèlement, de diffamation, de discrimination et de marginalisation.

Notre interlocutrice a également critiqué l’exploitation des femmes par certaines factions politiques qui utilisent leur image pour se refaire une réputation sans réellement soutenir l’avancement des droits des femmes. «Cette manipulation opportuniste doit cesser, car elle contribue à perpétuer les inégalités de genre et à dévaloriser la contribution réelle des femmes dans nos sociétés», a-t-elle déclaré.

Elle a appelé à une action décisive pour lutter contre la discrimination et la violence envers les femmes dans tous les domaines de la vie publique et privée, et a insisté sur la nécessité de garantir une égalité d’accès et de traitement pour les femmes dans la politique. «Il est impératif que nous garantissions que les droits politiques des femmes soient respectés et que leur participation soit facilitée sur un pied d’égalité avec les hommes», a affirmé l’avocate, soulignant l’importance de lois et de politiques qui soutiennent activement l’égalité des sexes et qui promeuvent une représentation équitable des femmes à tous les niveaux de décision.

Par Ghania Djebbar et Khalil Essalak
Le 20/04/2024 à 20h37