Le parlementaire et dirigeant du Mouvement populaire (MP), Mehdi Atmoun, a comparu, mardi dernier en compagnie de 9 autres accusés, à l’audience de son procès à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca chargée des crimes financiers. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du jeudi 5 janvier, que Atmoun est poursuivi pour dilapidation et détournement de fonds publics.
Après avoir rappelé à l’accusé les chefs d’inculpation retenus contre lui par le parquet et le juge d’instruction chargé des crimes financiers, la Cour a décidé de reporter l’audience au 11 janvier pour convoquer le reste des accusés.
Les faits remontent à l’année 2009 quand la BNPJ avait diligenté une enquête sur ordre du procureur général du roi sur la base d’un rapport de la Cour des comptes sur la gestion de la commune de Khouribga. Le juge d’instruction avait alors décidé de poursuivre, en état de liberté provisoire, le président de la commune, Mehdi Atmoun, et 9 coaccusés parmi lesquels se trouvent des techniciens de la commune, des entrepreneurs et des fonctionnaires.
L’enquête a relevé de graves violations commises par le mis en cause dans la gestion financière et administrative de la commune. Le rapport de la Cour des comptes indique que le parlementaire a remporté plusieurs appels d’offre d’un montant de 536.730 dirhams via une société dont il était le directeur.
Selon le quotidien, qui reprend le rapport de la Cour des comptes, «le frère de Atmoun a construit trois locaux commerciaux sans plan, ni autorisation de construction. Par ailleurs, un marché de pose de poteaux et de câbles électriques d’un montant de 898.650 dirhams a été caractérisé par la dilapidation des deniers publics quand l’entreprise chargé de ce chantier a été payée pour des travaux qui n’ont pas été réalisés».
Il en est de même pour une autre société qui a été sollicitée par le président de la commune pour procéder au curage et au débouchage des canalisations après les inondations qu'avait connues la ville de Khouribga en 2002. Les dirigeants de cette entreprise avaient demandé le paiement de leurs factures, mais il s’est avéré que les travaux étaient fictifs et que tout a été fait pour que cette société remporte ce marché sans concurrence.
D’autres violations des règles de passation des marchés publics ont été relevées par la Cour des comptes concernant notamment la réhabilitation des espaces verts, la construction d’un dépôt d’armes pour la sûreté nationale ainsi que les sièges du pachalik et du premier arrondissement urbain.