Le président du conseil communal d’Imouzzer Kandar, Mustapha Lakhsem, a été entendu, lundi dernier, par le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Séfrou. Le maire haraki a été poursuivi pour diffamation et a bénéficié de la liberté provisoire conditionnée par le versement d’une caution judiciaire de 50.000 dirhams.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 5 avril, que cette poursuite a été engagée contre le maire suite à une plainte déposée auprès du parquet par le gouverneur de Séfrou, Omar Touimi Benjelloun, l’accusant de diffamation. Le maire aurait fait des déclarations qui accuseraient les autorités locales d’être responsables des dysfonctionnements que connaissent certains projets.
Il s’est plaint, en outre, d’avoir subi des pressions par certains responsables pour octroyer des marchés à des sociétés spécifiques.
Auparavant, Mustapha Lakhsem avait adressé une lettre au ministre de l’Intérieur lui demandant de charger l’inspection générale de ce département d’auditer plusieurs projets réalisés dans le cadre du programme de la réhabilitation urbaine de la ville d’Imouzzer Kander.
La commune, poursuit-il, avait conclu deux conventions avec plusieurs ministères dont la cérémonie de signature de la première a été présidée, le 2 avril 2009, par le roi Mohammed VI. Une enveloppe de 121,5 millions de dirhams a été allouée à ce programme de mise à niveau. La deuxième convention qui s’étale sur la période 2015/ 2019 concernait la réalisation de plusieurs projets d’un coût total de 216,5 millions de dirhams.
Le quotidien Al Akhbar souligne qu’à la suite de cette correspondance, la relation du maire d’Immouzer Kander avec le gouverneur de la province s’est dégradée. Elle s’était tellement envenimée que le gouverneur a adressé une requête au ministère de l’Intérieur lui demandant d’activer la procédure de dissolution du conseil de la commune et la révocation de son président, Mustapha Lakhsem. Quelque temps après le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a envoyé une commission de l’inspection générale pour auditer le conseil communal d’Imouzzer Kandar. Un document montre que l’inspection générale a reçu une lettre du gouverneur de Séfrou l’informant sur les difficultés que connait la gestion de la commune depuis que le maire a perdu sa majorité au sein du conseil.
De ce fait, l’opposition s’est transformée en majorité en réunissant 17 membres sur les 28 composant le conseil de la commune. Une situation qui aurait impacté négativement le bon fonctionnement des services de la commune. C’est ainsi que le conseil a rejeté une proposition concernant la gestion du service d’hygiène et la collecte des ordures tandis que le président a refusé celle relative au choix de la société délégataire ainsi que le projet du budget de l’année 2023.