En un peu plus de deux mois, et à trois reprises, le chef du gouvernement est allé au Parlement pour présenter les actions concrètes prévues dans le cadre de ses chantiers majeurs. Début mai, Aziz Akhannouch évoquait son plan d’action dans le domaine de l'emploi et de la relance de l’investissement qui venait de démarrer. Un mois plus tard, il annonçait, toujours dans le cadre d’une séance de questions de politique générale, le début de la mise en œuvre d’une réforme profonde du système de santé. Mardi dernier, toujours dans le cadre des dispositions de l’article 100 de la Constitution, le chef de l’exécutif a présenté sa feuille de route pour la réforme de l’enseignement, dont le coup d’envoi est fixé pour la prochaine rentrée scolaire.
On retrouve ici le triptyque autour duquel son alliance a construit le programme gouvernemental qu’il a présenté et fait adopter au Parlement, rappelle l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 8 juillet. L’emploi, la santé et l’école: pour faire aboutir ces trois chantiers, le gouvernement ne compte reculer devant rien. Pourtant, vu la situation très difficile que traverse le pays sur le plan économique et social, au même titre d’ailleurs que les autres pays du globe, le gouvernement aurait pu surseoir à la mise en œuvre de ces chantiers en attendant des jours meilleurs. D’autant plus que ce sont les trois secteurs les plus budgétivores et pour lesquels un budget d’investissement important a été alloué cette année, relève l’hebdomadaire.
Au lieu de continuer sur cette lignée, le gouvernement, pour faire face à la situation actuelle, aurait pu choisir la voie facile. A savoir, couper dans le budget d’investissement pour renflouer la Caisse de compensation malmenée par le renchérissement des cours internationaux, souligne l’hebdomadaire. Le gouvernement Akhannouch n’a pas fait ce choix. Les investissements publics ont, au contraire, été renforcés pour rattraper le retard accusé dans plusieurs secteurs, notamment celui de l’eau.
Bref, comme l’a d’ailleurs relevé Aziz Akhannouch devant les conseillers mardi dernier, la solution facile aurait été d’invoquer la crise et les moyens limités de l’État pour se contenter de puiser dans le budget d’investissement ou s’endetter davantage pour essayer de tenir. Donc, poursuit La Vie éco, tout en maintenant ses engagements, il fallait aussi faire marcher la machine économique. Rappelons-nous, ajoute l’hebdomadaire, que l’une des premières mesures prises par le gouvernement envers les milieux d’affaires était de restituer les arriérés de la TVA aux entreprises. Les retombées positives sur le tissu économique de cette mesure n’échappent à personne aujourd’hui. En même temps, il fallait aussi soutenir la relance. Ce qui s’est d’ailleurs reflété sur les exportations, observe l’hebdomadaire.
Les derniers chiffres de l’Office des changes font état, en ce sens, note La Vie éco, d’une croissance des exportations de textile de plus de 32% à fin mai dernier, comparativement à il y a un an, celles de l’automobile ont connu un bond de près de 25% alors que les exportations agricoles et de l’industrie agroalimentaire ont connu, elles aussi, une hausse du même ordre (24%). Dans ce dernier secteur, il faut tout de même souligner que nous vivons l’une des années les plus sèches de ces quatre dernières décennies. Ce sont en réalité quatre années successives de faible pluviométrie. Et si l’agriculture, hors céréales, a pu s’en sortir, malgré cela, c’est justement grâce à une politique de réforme menée il y a plus d’une décennie. Arriver à soustraire progressivement l’agriculture aux aléas climatiques est un exploit en soi.