Les deux projets de loi relatifs à l’échange des déclarations d’impôts et des renseignements relatifs aux comptes bancaires n’ont toujours pas quitté la commission des affaires étrangères à la première Chambre. Les deux textes ont déjà été programmés pour vote, en séance plénière de la Chambre, mais les groupes parlementaires, de la majorité comme de l’opposition, s’y sont opposés.
Les députés, rappelle le quotidien Al Akhbar dans l’édito de son numéro du week-end des 29 et 30 juillet, ont estimé que le vote de ces projets de loi et donc la ratification des conventions sur lesquelles ils portent pourrait nuire aux intérêts des six millions de Marocains du monde. Les MRE, souligne le quotidien, craignent de voir leurs biens acquis au Maroc soumis aux impôts dans leur pays de résidence. Le gouvernement s’est engagé, à travers le ministre des Affaires étrangères et son collègue chargé du Budget, poursuit l’éditorialiste, à ouvrir, dans les jours à venir, de nouvelles négociations, dures et marathoniennes, avec l’OCDE pour revoir une à une toutes les clauses des deux conventions.
Les deux ministres se sont engagés à traquer et rectifier toutes les erreurs que pourraient contenir ces deux documents paraphés, il y a quatre ans, par le gouvernement El Othmani. Et ce, afin que les deux conventions puissent préserver les intérêts des MRE, qui y voient aujourd’hui un réel danger pour leurs biens et leurs transferts vers le Maroc. Ce que le gouvernement doit prendre en compte, poursuit l’éditorialiste, c’est que les intérêts de six millions de Marocains du monde sont une ligne rouge.
Dans ses négociations, l’Exécutif doit veiller à ce que les intérêts des MRE ne soient pas l’objet de tractations, encore moins d’une quelconque concession. Ces intérêts ne peuvent être sacrifiés en échange d’un certificat de bonne conduite auprès de l’OCDE, ni comme un gage de transparence de notre système financier et une preuve de l’efficacité de notre dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, insiste l’éditorialiste d’Al Akhbar. Certes, nul ne met en doute l’engagement du Maroc dans cette voie, mais cela ne doit pas se faire aux dépens des MRE.
En menant ces négociations, poursuit l’éditorialiste, le gouvernement ne doit pas perdre de vue le fait que des pays comme la France, la Belgique ou encore les Pays-Bas cherchent par tous les moyens à empêcher les transferts de devises des MRE vers leur pays. Le gouvernement ne doit donc pas faillir en signant un accord qui nuirait à leurs intérêts. Et si, en définitive, les clauses des deux conventions vont à l’encontre des intérêts des Marocains du monde, ces derniers doivent primer.