La corporation des avocats est appelée, aujourd'hui plus que jamais, à s’impliquer dans la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, en tant qu’élément essentiel du système judiciaire et de renforcement de l’Etat de droit et des institutions, a affirmé le ministre de la Justice, Mohamed Ben Abdelkader.
Mohamed Ben Abdelkader, qui s’exprimait lors d’un colloque organisé hier, jeudi 5 novembre 2020 à Laâyoune par le ministère de la Justice, en partenariat avec l’ordre des avocats de Laâyoune-Agadir-Guelmim, sur "le rôle de l’avocat dans le système de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme", a indiqué que cette rencontre constituait une occasion pour la consolidation de la coordination et la concertation entre son département et l’Unité de traitement des informations financières et les ordres des avocats en vue de mettre en œuvre leurs dispositions juridiques nationales et internationales.
Le ministre de la Justice a insisté sur le rôle central des avocats dans la lutte contre les crimes de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme "pour éviter les observations négatives enregistrées sur ce registre", concernant notamment les déclarations de soupçons auprès de l’unité de traitement des informations financières.
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Pour le procureur général du Roi près la cour de cassation, président du ministère public, Mohamed Abdennabaoui, la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme est devenue un sujet d’actualité en raison de ses répercussions économiques, sociales et politiques dangereuses sur la société et sur son développement.
Il a souligné que la loi impose aux avocats de déclarer les transactions commerciales douteuses. Il a ajouté que la profession d’avocat est un maillon essentiel de la chaine de lutte contre le blanchiment d’argent, soulignant que les avocats sont invités à mettre en œuvre "en toute responsabilité" les dispositions juridiques y afférentes, pour dépasser les observations "négatives" des experts du groupe de travail financier.
De son côté, le président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, Mustapha Fares, a mis l’accent sur les effets économiques négatifs des crimes de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme et leur impact sur la paix et sur la stabilité financière des Etats, précisant que ces Etats sont appelés à développer leur arsenal législatif pour démasquer les modes opératoires des auteurs de ces crimes et de leurs structures qui évoluent en permanence.