L'ère de l'impunité du polisario est finie

Les Sahraouis séquestrés dans les camps du Polisario vivent un calvaire sans fin.

Les Sahraouis séquestrés dans les camps du Polisario vivent un calvaire sans fin. . DR

Le procès intenté à Madrid par des victimes sahraouies pour génocide et violation des droits de l’Homme contre des dirigeants du polisario met fin à une ère "d’impunité", a déclaré jeudi José Manuel Romero, l’avocat des victimes.

Le 22/08/2013 à 11h19, mis à jour le 22/08/2013 à 13h14

Le procès intenté à Madrid par des victimes sahraouies pour "génocide et violation des droits de l’Homme" contre des dirigeants du polisario met fin à une ère "d’impunité", a déclaré jeudi José Manuel Romero, l’avocat des victimes, dans un entretien accordé à l’agence MAP. "La décision de la justice espagnole d'accepter la plainte déposée le 14 décembre 2007 par des victimes sahraouies contre des dirigeants du polisario et des officiers de l'armée algériennes a constitué un "sérieux revers" pour les séparatistes", a-t-il affirmé. La décision a également mis "fin à des dizaines d'années d'impunité", a souligné Romero après les témoignages livrés la semaine dernière par les premières victimes devant l'Audience nationale, la plus haute juridiction pénale espagnole.

Devant le tribunal, les premiers témoignages des victimes ont concerné Dahi Aguai, président de l'Association des portés disparus au polisario et victime lui-même de ces actes, et Mme Saâdani Malainine, fille du défunt El Wali Seikh Slama et ancienne déportée à Cuba à l'âge de 5 ans. « Le fait qu’ils soient entendus par la cour confirme que la justice espagnole prend au sérieux ce procès et ira jusqu'au bout pour dévoiler la vérité », a-t-il noté. Dans leurs témoignages poignants, « les victimes ont décrit le calvaire qu'elles ont vécu dans les camps de Tindouf et les pires souffrances endurées sous les ordres du polisario et ses acolytes », a dit l'avocat. « Aguai et Saâdani ont raconté en détail les conditions inhumaines dans lesquelles ils ont vécu dans les camps de Tindouf et les pratiques de torture dont ils gardent encore les graves séquelles », a-t-il ajouté à la MAP.

La décision de l'Audience nationale, qui s'était prononcée par le passé sur des procès concernant le Chili, le Honduras et l'Argentine, vise à établir les faits et responsabilités des personnes incriminées dans ces violations, a précisé M. Romero, notant qu'il s'agit d'un "pas décisif pour jeter la lumière sur ces graves violations" commises depuis 1979 dans les camps de Tindouf contrôlés par l’armée algérienne.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 22/08/2013 à 11h19, mis à jour le 22/08/2013 à 13h14